La semaine folle que la vie politique marseillaise vient encore de vivre n’aura finalement apporté aucune certitude nouvelle quand à l’issue de la pièce que les 101 conseillers municipaux s’apprêtent à jouer ce samedi matin. En effet, malgré son avance en voix (13000) et en pourcentage (38,28% contre 30,75 à la liste Vassal), la victoire de Michèle Rubirola et son Printemps marseillais n’est toujours pas assurée.
Royer-Perreaut va-t-il agréger les déçus du “vassalisme” ?
Plutôt que de s’incliner face au verdict des urnes, la droite avec 39 conseillers espère toujours rattraper son léger retard en sièges sur la coalition de gauche (42 conseillers). Certes Martine Vassal s’est retirée de la course en proposant la candidature du doyen du conseil, le député LR Guy Teissier. C’est lui, compte tenu de son âge (75 ans) à qui revient la présidence de la séance ce matin avant de procéder à l’élection du maire. Mais Guy Teissier ne pourra pas forcément compter sur la totalité des 39 élus des listes Vassal. La droite, déjà divisée tout au long de la campagne avec la candidature dissidente de Bruno Gilles, se fissure un peu plus depuis la défaite de dimanche soir.
Martine Vassal n’a en effet pas pu empêcher Lionel Royer-Perreaut, le maire réélu du 9-10 d’annoncer sa propre candidature. Il pourrait rallier à sa cause les déçus du “vassalisme”, notamment plusieurs de ses colistiers. La détermination de “LRP” à maintenir sa candidature pourrait bien être l’une des clés décisive de la séance de ce matin car l’émiettement des voix à droite profitera forcément à l’autre bloc.
Samia Ghali et ses colistiers à la croisée des chemins
A gauche, les discussions entre Samia Ghali et Le Printemps marseillais semblent avoir achoppées sur les exigences de la sénatrice des Bouches-du-Rhône. Sa demande, semble-t-il non négociable, d’être la première adjointe de la nouvelle municipalité a été rejetée par Le Printemps qui souhaite privilégier d’abord un accord politique et s’engager sur le fond. Samia Ghali, ex-socialiste, ouvertement courtisée par Guy Teissier, peut-elle finalement s’engager pour la droite qui pourrait lui être plus généreuse ? On sait que la maire des 15e et 16e cherche à obtenir des garanties pour sa réélection de sénatrice. Le cas échéant, les colistiers de Samia Ghali suivront-ils tous sa ligne ? Rien n’est moins sûr. D’aucuns auraient peu goûter sa stratégie très personnelle de négociation.
Rassemblement national : des fuites vers la droite ?
Enfin quid des neuf élus du Rassemblement national. La main tendue de Stéphane Ravier pour créer un “pacte marseillais” avec la droite a été repoussée sèchement par Martine Vassal. Mais les bruits de discussions en coulisses ont été insistants tout au long de la semaine. Lionel Royer-Perreaut lui-même s’y est opposé ouvertement et en a fait l’un des raisons principales de sa candidature. Là aussi, un effritement des voix est possible, certains élus RN pourraient finalement se rallier à la droite “tendance Fillon” de Guy Teissier, en étant sensibles aux éventuelles promesses.
Le Printemps marseillais, seul bloc solide
Dans ce contexte d’éparpillement, le bloc du Printemps marseillais semble finalement le plus solide et le plus stable. Ce qui lui donne indéniablement une force supplémentaire. Autre avantage, celui de la légitimité démocratique incontestable au soir du vote des électeurs. C’est finalement cette légitimité qui pourrait faire pencher la balance dans la tête de conseillers municipaux attachés au respect de la démocratie et qui voteront à bulletin secret. Epilogue ce samedi 4 juillet en cours de matinée…
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