La nomination de Denis Planat au poste de directeur général de Jaguar Network à la place de Kevin Polizzi, devenu vice-président, tourne une page de l’histoire de ce champion local des télécoms. Le nouveau patron a répondu à Gomet’ sur les raisons de ce changement et ses ambitions pour le groupe.
Vous avez constitué un binome avec Kevin Polizzi depuis l’entrée d’Iliad au capital de Jaguar Network mais finalement les Marseillais vous connaissent assez mal. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Denis Planat : J’ai presque toujours travaillé dans les télécoms. Ma carrière a débuté en 1987 chez IBM. J’étais alors commercial et par la suite, j’ai suivi mes clients. Cela a commencé avec la Compagnie générale des eaux qui était alors mon client. Quand le groupe est devenu Vivendi dans les années 90, il a commencé à s’intéresser au télécoms, persuadé qu’il y avait un coup à jouer avec la fin du monopole de France Télécom. Ils se sont lancés dans l’aventure avec SFR mais aussi Canal + qui a toujours été un acteur important du secteur. J’ai donc travaillé pendant trois ans comme directeur des ventes et du marketing pour Vivendi, de 1992 à 1995. Ensuite, on a créé une filiale, Siris qui est rapidement devenu le troisième opérateur de télécommunications fixes français. Lors de sa vente à Deutsche Telekom en 1999, j’ai décidé de quitter l’entreprise. J’ai toujours lutté contre les grands monopoles dans le secteur alors je me voyais pas travailler pour ce très grand groupe. J’ai ensuite rejoint le fournisseur d’accès internet Easynet comme directeur général de la filiale française. J’y ai mis l’accent sur l’innovation technique et les services avec un but : secouer l’ordre établi. Je veux que les technologies aient du sens pour les usagers, c’est peut-être le fil rouge de ma carrière. Enfin, en 2010, j’ai crée ma société de conseil 37,5 à Aix-en-Provence. J’ai accompagné des grands groupes comme Snef, Airbus Helicopters ou encore Limagrain dans leur stratégie d’innovation. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré Kevin il y a deux ans.
Vous connaissiez les dirigeants d’Iliad avant ?
Denis Planat : Bizarrement assez peu. Des quatre grands opérateurs français, c’est celui que je connaissais le moins. Mais son positionnement d’outsider avec la philosophie de Xavier Niel de bousculer le marché me convient bien. Arriver avec Free Pro, une offre qui casse les prix pour les entreprises, c’est un superbe défi qui me plaît de relever.