Pourquoi ce changement et cette mise à l’écart des opérations de Kevin Polizzi seulement quelques semaines après le lancement de Free Pro ?
Denis Planat : On ne peut pas parler de mise à l’écart. C’est un passage de témoin, plus qu’un remplacement. Je l’ai accompagné depuis le début dans ce projet. Le bébé est maintenant sorti, il faut marquer ce temps par un changement. Kevin est un personnage hors du commun avec une vision exceptionnelle du marché et des innovations. Il n’a plus de rôle opérationnel au quotidien mais cela va lui permettre de se concentrer davantage sur les sujets d’avenir comme les nouvelles technologies à inventer et les perspectives de développement à l’international avec des possibilités de reproduire ce qu’il a fait ici en Pologne ou en Italie par exemple.
Quel sera votre rôle exact ?
Denis Planat : C’est simple. Je suis un directeur général de plein exercice avec toutes les prérogatives qui vont avec. Je vais développer et manager les équipes, gérer la stratégie commerciale et accélérer l’expansion de nos produits. Notre objectif dorénavant, c’est d’atteindre une nouvelle taille critique afin de faire de Jaguar Network un champion national.
Free Pro a été lancé le 23 mars dernier. Après un peu plus de deux mois, êtes-vous satisfaits du démarrage ?
Denis Planat : Les chiffres ne sont pas communicables pour l’instant mais je peux vous dire que plusieurs milliers de clients ont souscrit à l’offre Free Pro pour le fixe mais aussi pour le mobile. C’est un coup de force pour une marque identifiée plutôt low cost et grand-public. Free est l’un des rares opérateurs à disposer d’une vraie communauté autonome qui n’hésite pas à nous faire des retours constructifs sur la qualité de nos services. Ils ne laissent rien passer et ça nous fait progresser. C’est un vrai plus. Vous en saurez plus sur les premiers résultats à la rentrée.
En mars dernier, Kevin Polizzi avançait des objectifs ambitieux à horizon 2025 avec un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros et la création de mille emplois à Marseille. Vous restez sur la même ligne ?
Denis Planat : Oui, nous sommes sur les mêmes chiffres que ceux annoncés par Kevin Polizzi. Après, on ne sait pas de quoi sera fait demain. Par contre, l’implication de Jaguar Network à Marseille reste entière. Nous employons aujourd’hui plus de 300 salariés et nous avons déjà recruté plus d’une cinquantaine de personnes au sein de notre nouvelle filiale Predictiv Pro spécialisée dans le support client pour anticiper le lancement de Free Pro. Ils sont installés dans un bâtiment tout proche de Quanta dans le quartier Saint-Henri. Après, certains postes comme les commerciaux et les installateurs doivent être proches des clients et sont donc répartis sur d’autres grandes métropoles comme Paris, Lyon et Nantes. A l’heure actuelle, 80% des effectifs sont basés à Marseille.
Pour l’activité traditionnelle de Jaguar, quels sont les nouveautés à venir ?
Denis Planat : Ici aussi, je ne peux rien vous dévoiler avant que tout soit prêt mais sachez qu’aujourd’hui, 50% de nos ventes concernent des services en cloud donc nous travaillons d’arrache-pied sur des innovations dans le domaine. Nous voulons garder notre avance technologique et on prévoit de sortir des nouveautés chaque année. Ensuite, on va accélérer sur le déploiement de notre réseau de fibre.
Jaguar Network prévoit-il d’ouvrir d’autres data centers ?
Denis Planat : La demande est en constante augmentation. On va notamment ouvrir de nouvelles salles sur notre deuxième data center de Lyon. Aujourd’hui, on compte une dizaine de data centers en propre et une trentaine de point de présence en Europe. Je ne peux pas vous dire où mais on va effectivement devoir grandir en termes d’infrastructures.
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