Au soir du premier tour des départementales, le Rassemblement national (RN) sort en tête sur l’ensemble des votes dans les Bouches-du-Rhône avec 29,95%. Si le scrutin s’arrête ici, l’extrême droite sort grand vainqueur de ces élections mais les règles sont ainsi faites que la décision se prend au deuxième tour, à l’occasion d’un duel entre les deux premiers. Résultats, la droite et la gauche, principaux adversaires des candidats RN pour cet ultime round, ont encore toutes leurs chances d’emporter les cantons à la faveur du fameux front républicain. Si ce dernier fonctionne, l’assemblée départementale ne devrait pas beaucoup changer pour les six années à venir avec une majorité assurée pour la droite de Martine Vassal.
Droite et gauche jouent la carte du front républicain
« Mon principal adversaire est le Rassemblement national ». Dans son discours de dimanche 20 juin, à l’issue du premier tour, la présidente sortante du Conseil départemental ne se trompe pas de stratégie. Sans pouvoir se féliciter d’arriver en deuxième position derrière l’extrême droite, elle se prépare à lancer un appel au front républicain en espérant que ces adversaires de gauche lui rendent la pareille. Le maire PS de Marseille Benoît Payan avait lui-même réagi dans le même timing : « S’il y a le moindre risque que notre Région bascule aux mains de l’extrême droite, nous devrons être là où le devoir commande ». Une position confirmée par les candidats de la majorité municipale à l’occasion d’une conférence de presse mercredi 23 juin (lire par ailleurs) : « Ce second tour est moins flou que le premier, car l’objectif est clair : faire barrage au RN », résume Sophie Camard, la maire du 1er secteur de Marseille et candidate dans le canton 1 avec Benoît Payan.
Les maigres chances de victoire du RN
Grâce à ces positions de principes, les deux camps espèrent réitérer le second tour de 2015 qui avait empêché le RN de remporter la plupart des sièges. Dimanche prochain, la droite sera opposée à l’extrême droite dans 14 cantons sur les 29 que compte le département. Et la liste de Martine Vassal vire en tête dans la plupart d’entre eux. Les plus gros risques concernent Marseille, notamment le canton 8 où Eléonore Bez vire avec 10 points d’avance au premier tour devant Alison Devaux et Thierry Santelli.
A Berre l’Etang, seul canton remporté par le RN en 2015, le parti de Marine Le Pen est également en tête au premier tour. Mais le parti d’extrême droite reste isolé du reste de la carte politique et ne peut compter sur aucun report de voix des autres partis. Résultats, si les électeurs de droite, du centre ou de gauche suivent les consignes, il lui reste peu de chance de remporter le moindre canton.
Car pour la gauche, le diagnostic est le même. La liste union de la gauche avec des écologistes est confronté au RN dans huit cantons dont trois très chauds dans les quartiers Nord de Marseille. Hassen Hamou et Murielle Jardon ont notamment la lourde tâche de sauver le canton 6 où le RN joue sa meilleure carte avec Sandrine d’Angio et Cédric Dudieuzère qui ont rassemblé 43% des voix au premier tour. Seul le front républicain et surtout son écho auprès de l’ensemble des électeurs peut leur permettre de sortir vainqueur.