L’association « Il fait bon vivre dans ma cité » et des habitants des bâtiments 25, 26 et 36 du quartier marseillais Air Bel dans le 11e arrondissement de Marseille, signent une pétition contre une projet de rénovation urbaine qui prévoit notamment « la démolition de 224 logements et des restructurations lourdes, qui vont impliquer le relogement de plusieurs centaines de familles. Tout ça pour quoi ? Pour faire passer deux routes dans le quartier ! »
Les familles veulent conserver des logements peu coûteux
Le communiqué précise que depuis plus de 20 ans, les associations de locataires ont lutté pour modifier ce projet de rénovation auprès de la Métropole Aix-Marseille Provence et de la mairie du 11e arrondissement. Elles ont notamment réussi à imposer aux institutions une concertation et ont obtenu plusieurs victoires, « comme l’annulation de dizaines de démolitions (dans le nord-ouest du quartier) et des garanties sur les conditions de relogement (comme le maintien du loyer et des charges au m²). »
« Mais le compte n’y est pas », s’insurge l’association : le projet prévoit toujours la démolition et le relogement des habitants de plusieurs bâtiments (25, 26 et 36), dont la grande majorité des familles ne souhaitent pas partir. « Ces familles sont attachées à leur bâtiment et à leur logement, dont le loyer est relativement bas. Elles ont dépensé de l’argent pour y faire des travaux que les bailleurs ont toujours refusé de réaliser. Elles ont également exprimé clairement leur volonté de rester chez elles : par des pétitions, des réunions publiques, et des prises de parole en comité de pilotage demandant de changer le tracé des routes et de ne pas effectuer de relogements provisoires » décrit l’association.
30 millions d’euros pour répondre aux attentes des habitants
Une réunion publique était prévue le 10 juillet à l’école Air Bel, à 17h, en présence Sylvain Souvestre, maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille, d’élus, de représentants de la métropole et des bailleurs sociaux Erilia, Logirem et Unicil. Sylvain Souvestre assure que la réunion s’est déroulée de façon « apaisée ». « Nous avons pu rassurer tout le monde notamment sur la question du relogement, car des informations erronées circulent. Contrairement à ce qui a été suggéré, les familles ne seront pas relogées dans des containers ; une telle solution n’a jamais été envisagée ! Nous avons pris un engagement ferme avec le préfet et la métropole pour que les habitants d’Air Bel bénéficient d’une priorité dans l’attribution de nouveaux logements. »
Le budget global du projet de rénovation a été augmenté de 30 millions d’euros en accord avec la métropole Aix-Marseille Provence et la ville de Marseille pour répondre aux demandes des habitants, passant de 170 millions à près de 200 millions d’euros. L’enjeu désormais est que l’État, via l’agence nationale pour la rénovation urbaine, valide ce budget lors de sa présentation le 17 juillet prochain. Le maire insiste sur le fait qu’il s’agit du « plan de rénovation le plus mûr de Marseille », puisqu’il est en préparation depuis plus de 10 ans. De plus, le projet donnera lieu à « une voie Nord/Sud métropolitaine, qui ne sera plus à la charge des bailleurs et pourra bénéficier d’un éclairage public, ce qui permettra d’améliorer la sécurité. »