Europe Ecologie Les Verts (EELV) tenait mardi 25 février son “meeting métropolitain” dans les murs de la maison arménienne de la jeunesse et de la culture, à Marseille. La stratégie politique du parti écologiste est affirmée : ne pas cantonner sa campagne aux municipales, mais la déployer sur tout le territoire, en vue des prochaines élections métropolitaines, qui se joueront le même jour que les municipales, les 15 et 22 mars prochains. Pour l’occasion, Sébastien Barles avait convié Damien Carême, ex-maire de Grande-Synthe et surtout député européen EELV, ainsi que Nouriati Djambae, conseillère métropolitaine candidate tête de liste de Debout Marseille ! d’EELV aux municipales dans le deuxième secteur.
« Seul EELV porte un projet cohérent à l’échelle du territoire, car c’est à ce niveau là que se joue l’urgence écologique ».
Sébastien Barles
Le candidat écolo aux municipales veut combiner les compétences de la Ville et de la Métropole pour agir à l’échelle du territoire. Un projet qui fait la différence avec les ambitions écologistes des autres partis en lice pour les municipales, selon Sébastien Barles : s’il concède que « c’est une bonne chose que l’écologie infuse la plupart des programmes », force est de constater que « seul EELV porte un projet cohérent à l’échelle du territoire, car c’est à ce niveau là que se joue l’urgence écologique ».
Sébastien Barles cite notamment « le réchauffement climatique qui entraîne la montée des eaux en Camargue, l’artificialisation des terres », ou encore « la pression touristique et économique qui menace les terres agricoles. » Il dénonce « l’inaction » de la Métropole sur ces thématiques, inaction qu’il attribue « au clientélisme, qui empêche toute ambition de transformation du territoire ». La tête de liste d’EELV est catégorique : « Ce qui nous différencie des autres partis, c’est que nous continueront à lutter même si nous ne sommes pas élus, c’est pourquoi nous voulons peser au conseil métropolitain ».
Trois axes socio-écologiques : le transport, l’alimentation et le logement
Damien Carême a fait part de ses idées et de son expérience en tant que maire et député écologiste. Pour lui, crises sociale et écologique sont intrinsèquement liées : « on ne peut pas apporter de réponse à la crise sociale si on n’apporte pas de réponse à la crise écologique ». Pour résoudre ces crises, le député européen cible trois domaines spécifiques dans lesquels l’intercommunalité peut agir : la mobilité, l’alimentation dans les cantines scolaires, ou encore le logement. « Il faudrait faire en sorte que les arrêts de transport en communs soient à moins de 300m des habitations pour que les gens ne soient pas tentés de prendre leur voiture, et faire en sorte que ces transports soient fiables, à heures fixes », a-t-il ainsi préconisé. Un moyen non seulement de réduire l’empreinte carbone des déplacements, mais aussi de désenclaver certains quartiers prioritaires, selon l’élu. Dans son programme pour les municipales, qu’il étend donc au plan métropolitain, Sébastien Barles prévoit d’ailleurs la création d’un réseau de RER qui couvre l’ensemble du territoire d’Aix-Marseille-Provence.
Concernant, la restauration dans les cantines, compétence plutôt municipale, le député et le candidat EELV s’accordent sur la nécessité d’instaurer une alimentation « 100% bio et locale », et d’avoir une politique cohérente avec la Métropole, compétente en matière d’aménagement du territoire, afin de réduire le circuit alimentaire, mais aussi de remédier aux habitudes de malbouffe chez certains enfants.
Enfin, concernant le logement, Damien Carême n’exclut pas entièrement le champ d’action de la Métropole qui « pourrait donner des primes pour faciliter la création de logements passifs », c’est-à-dire basse consommation, mesure mise en place dans la région dunkerquoise. « Voilà un exemple de ce que peuvent faire la ville et la métropole pour avancer main dans la main“, a conclu le député écologiste. Ce jeudi 27 février, c’est au tour d’un autre député européen, Yannick Jadot, de venir apporter son soutien à la liste écologique marseillaise.
Repères
Les élections métropolitaines, un “enjeu démocratique” mal connu ? Peu de gens le savent, mais ils iront aux urnes pour élire, certes, des conseillers municipaux, mais également des conseillers métropolitains. Une élection à ne pas négliger, alors que la Métropole Aix-Marseille Provence est compétente dans des domaines majeurs : transports, propreté, entretien des infrastructures et des réseaux de communication, ou encore assainissement de l’eau.
Cet état de méconnaissance est jugée « anti-démocratique » décriée à l’occasion du meeting républicain par le secrétaire général régional d’EELV Guy Benaroche: « le fait de ne pas avoir de scrutin propre rend le fonctionnement de ces élections complètement opaques, alors que que le scrutin va avoir un impact sur tout le territoire, pas seulement sur la ville». Deux collectifs, le think-tank Le Mouvement et La Métropole des citoyens ont d’ailleurs manifesté leur inquiétude face à cette mise à l’écart de la Métropole dans les débats.
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