Une semaine après la lettre adressée au préfet par le laboratoire d’idée Le Mouvement, les acteurs de la société civile, qui ont créé l’Association pour une métropole des citoyens (PMDC) il y a maintenant plus de deux ans, sont eux aussi inquiets du débat municipal. « Pour la première fois, souligne Jean-Pierre Serrus, maire LREM de la Roque-d‘Anthéron, président de l’association, les citoyens vont élire directement les 240 conseillers métropolitains et pourtant, dans les 92 communes de la Métropole, ce débat n’est pas sur la table. »
L’association a lancé un appel à tous les candidats aux élections municipales (lire l’intégralité en dernière page), le mardi 11 février au Club de la Presse Marseille Provence. « Notre objectif est de toucher les citoyens, souligne Jacques Pfister, ancien président de la chambre de commerce de Marseille. J’habite Éguilles, mais je suis déjà en territoire métropolitain et mes voisins sont des métropolitains. Cette métropole est la plus grande de France, elle dispose d’un budget de 4 milliards d’euros et pourtant elle n’est pas performante ».
Il faut que nous sortions d’une mandature d’immobilisme
« Les citoyens se défient de cette institution intercommunale, relève l’appel, les associations se perdent dans les méandres de ses services, les habitants ne savent plus qui interpeller. La métropole est devenue illisible, à tel point que ceux qui la gèrent n’osent plus la revendiquer, ceux qui décident chaque jour de ses budgets, de ses actions n’osent plus la défendre. »
« Il faut, s’insurge Jacques Pfister, que nous sortions d’une mandature d’immobilisme. Nous nous adressons à une nouvelle génération qui prendra ses responsabilités, quelle que soit sa couleur politique. » Franck Recoing assureur, membres lui aussi de PMDC a la conviction que les élus doivent intégrer la vision métropolitaine qui est la bonne échelle. Ancien membre du Conseil de développement de la Métropole, il déplore le peu d’écoute des recommandations de cette instance de la société civile et regrette que les budgets d’investissement ne soient pas à la hauteur : « Il nous faut 1,4 milliard par an de projets structurants ».