Me Lamiaa Iraki, avocat au Barreau du Maroc développe un projet affilié au World Economic Forum Cible pour les start-up jeunes innovantes qui sont confrontés à une absence d’offre de conseils adaptée à leurs besoins. Elle souhaite réunir des trinômes : un startupeur, un juriste professionnel aguerri qui intervient pro-bono et un étudiant qui met à disposition de l’entreprise son énergie et son temps. La phase expérimentale a permis de confirmer la faisabilité du projet qui veut se déployer dans plusieurs pays africains.
Jean-Patrick Ketcha a investi une ancienne base d’un groupe de BTP, une base de 7 hectares et accueille les projets à fort impact social comme le traitement des déchets, la cosmétique locale… « Nous n’avons pas besoin d’aides, nous avons besoin de marchés dit-il. Nous n’avons eu aucun financement extérieur en trois ans. Par contre, EDF vient d’attribuer des marchés de traitement de déchets de chantier à nos start-up spécialisées, c’est la bonne voie, ils sont rémunérés et ils expérimentent sur un sujet social d’avenir. »
Un rôle stratégique du Maroc
Me Thierry Munos, également membre d’Africalink, souligne que le « Maroc est une porte d’entrée en Afrique. C’est une réalité depuis de nombreuses années voulue par le Royaume. Avec en soutien deux réseaux structurels : Royal air Maroc, qui au départ de Casablanca dessert l’ensemble des pays africains, et les réseaux bancaires marocains qui sont très offensifs », là où les réseaux français ont abandonné le terrain.
Nous voyons des développements fulgurants, témoigne Panayotis Liolios : « Nous avons accompagné Décathlon au Maroc qui a commencé par une boutique de dix salariés, ils ouvrent deux magasins par semestre au Maghreb. »
Pourquoi les jeunes rejoignent-ils Boko-Haram au nord du Cameroun ?
Parce que c’est un no man’s land. Dans ce territoire, les problèmes de base sont à l’abandon. Par contre, si des jeunes développent des micros entreprises pour l’accès à l’eau, s’ils gagnent leur vie en ayant une activité de TPE, s’ils ont une famille, ils s’interrogeront : « Est-ce que je mets une bombe pour exploser mon business ». En face Boko-Haram lui propose de mourir pour 200 euros.
Jean-Patrick Ketcha, Fondateur de la pépinière Le Boukarou (Cameroun)