La société montpelliéraine de crowdfunding, Enerfip, née en 2014 entre dans le monde de l’equity en créant Enerfip Gestion. Considérée au début du crowdfunding comme étant sur une niche, Enerfip s’est imposée comme un pionnier et un leader avec l’obligation de financement participatif local pour les projets solaires labellisés par la CRE, la Commission de régulation de l’énergie. Elle réunit 42 819 épargnants et depuis 2014, elle a collecté 341 millions d’euros avec une activité tournée majoritairement vers le “lending” (prêt) bien rémunéré à 7 %. Elle n’a pourtant atteint l’équilibre économique qu’en 2021. Elle emploie 32 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros.
Fort de son expérience financière et technique, Enerfip vient de créer une société de gestion hybride Enerfip Gestion. Vincent Clerc, directeur général et cofondateur, ancien de Paris Dauphine, annonce à Gomet’ la création de deux véhicules : un fonds professionnel et un FCPR, Fonds commun de placement à risque prévu pour 2024. Le tout doit collecter 150 millions d’euros.
« Nous avons, affiche Enerfip Gestion, vocation à investir dans des projets photovoltaïques, éoliens et plus généralement dans tous les secteurs de la transition énergétique, le tout avec une approche diversifiée d’investissements en infrastructures et en corporate. » La société de gestion revendique une double spécialisation en infrastructure et private equity. Enerfip Gestion, « contribuera à élargir notre proposition de valeurs à l’ensemble des investisseurs, pour aller au-delà du potentiel de collecte du crowdfunding.»
Enerfip Gestion : répondre aux besoins de financements croissants des industriels face aux enjeux climatiques et énergétiques
Enerfip Gestion développera deux thématiques d’investissement dans des classes d’actifs alternatifs pour soutenir le développement des PME françaises et européennes avec, d’une part de la dette classique, et d’autre part le private equity, dans les infrastructures renouvelables et au capital des entreprises qui les développent. La stratégie est d’investir à la fois sur des projets d’infrastructures (70 %) et sur des projets “corporate” (30 %).
Vincent Clerc nous précise que « le crowdfunding permet des investissements à rembourser entre un et quatre années. Le fonds se donne une perspective de huit années plus une avec des tickets de 1 à 10 millions d’euros. Nous espérons réaliser une trentaine d’opérations », confie Vincent Clerc. Dont une partie, un quart espère-t-il, se fera en Espagne la société ayant ouvert un bureau à Madrid. Enerfip Gestion sélectionnera les gros faiseurs, les développeurs qui disposent d’un portefeuille de projets en développement important, pour « atténuer le risque par le portfolio risk management. »
Lien utile :
> [Grans] Enerfip et TotalEnergies en appellent au peuple pour financer un parc solaire
> L’actualité de la finance verte à retrouver dans notre rubrique finance