À l’occasion de la 5e édition du salon des agricultures de Provence qui se tenait pendant le week-end de Pentecôte, le Crédit Agricole, partenaire principal, a révélé un dispositif spécifique qui vise à accompagner les jeunes agriculteurs dans leur lutte contre les conséquences du réchauffement climatique. Réunis sous le label « Agricultures de demain », ce programme prévoit deux volets l’un concerne la prévention avec un dispositif de crédit, l’autre la réparation avec un dispositif assurantiel. La météo de ce week-end de Pentecôte, outre ses effets tragiques pour les particuliers, a montré avec la grêle qu’un agriculteur pouvait en quelques minutes perdre des années d’investissement. Cette situation, qui s’aggrave année après année, ces catastrophes centennales qui deviennent cinquantennales ont fait l’objet de débats approfondis lors du “Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique” qui s’est tenu le 28 mai 2021. Le député Frédéric Descrozaille, président du groupe de travail relatif à la gestion des risques et l’assurance récolte, a remis le 26 juillet 2021 un rapport qui pose les fondements d’une indemnisation équilibrée avec un partage des risques :
« Le groupe de travail, reconnaît que le partage des risques entre les acteurs devrait s’organiser logiquement entre trois niveaux:
- la part supportable par l’agriculteur
- la part devant relever de l’assurance
- la part de sinistres exceptionnels qui doit relever très majoritairement de la solidarité nationale. »
Aujourd’hui, entre 20 et 25 % des agriculteurs sont couverts par une assurance : l’objectif est d’augmenter considérablement ce recours grâce à une aide de l’État qui viendra en amont bonifier la cotisation assurantielle. L’objectif pour le député Frédéric Descrozaille serait d’atteindre en 2030, 60 % des surfaces couvertes en grandes cultures, viticulture et légumes et 30 % des surfaces couvertes en prairie et arboriculture.
Un crédit de 50 000 € sans intérêt
Le dispositif proposé par le Crédit agricole « Agricultures de demain » intègre à la fois une offre assurantielle et du crédit. Patrick Sgro directeur du marché de l’agriculture promet un dispositif de la bancassurance Crédit Agricole adapté.
Notons que le président de la République avait annoncé le 10 septembre 2021 à Corbières, dans les Alpes-de-Haute-Provence selon, La Provence, un nouveau dispositif de gestion des risques « pour qu’il soit pérenne, stable et pour qu’il permette à tous les agriculteurs d’être sécurisés » face à des aléas climatiques toujours plus nombreux. Il devait être effectif en 2023.
Le Crédit agricole, qui s’enorgueillit d’être la banque de 80 % des agriculteurs, anticipe donc et va adapter ses produits assurantiels. Mais le président du Crédit agricole, Franck Alexandre, président du conseil d’administration veut aller plus loin et faire en sorte que les agriculteurs puissent prévenir les risques par des équipements adaptés de leur exploitation. “Nous proposons, dit-il, une offre complète, avec les conseils d’experts, pour accompagner les jeunes agriculteurs face aux différentes facettes de l’évolution climatique : une enveloppe d’investissement jusqu’à 50 000 € à taux 0 % sur 7 ans maxi, pour tout investissement visant à une autoprotection ou prévention face aux risques climatiques (Gel, grêle et sécheresse, tornade et tempête). Pour les investissements au-delà de 50 000 € le Crédit agricole peut débloquer un prêt complémentaire à taux bonifié.” Et tout ceci sans garantie !!!
Cette conférence de presse caniculaire avait lieu dans le cadre du Salon des Agricultures de Provence organisé par la Chambre d’agriculture des Bouches-du- Rhône, porté par le Département des Bouches-du-Rhône, la Métropole Aix-Marseille-Provence Territoire du Pays Salonais, le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Pays d’Arles (PETR) et l’Institut Agro, propriétaire du Domaine du Merle.e de domaine de l’Institut Agro.
Des centaines de minots ont pu, avec bonheur, accompagnés par leurs enseignants et des parents d’élève ou par des animateurs découvrir des équidés, les caprins, les ovins, les bovins et participer à des activités pédagogiques nombreuses et variées, tout cela dans une organisation tranquille et efficace. Les stands professionnels y ont aussi trouvé leur compte avec des visiteurs professionnels heureux, enfin de se retrouver et de discuter des nouveautés de leurs fournisseurs. Comme à Paris les élus et candidats sont venus mouiller la chemise et discuter agri-agro. Jean Pierre Serrus, Jean Marc Zulesi, Olivier Nasles, ont été aperçu dans les allées.
Le week-end de la Pentecôte plus de 64 000 personnes, en familles, ont parcouru les allées à la fois au pied des engins agricoles impressionnants ou dans les fermes d’élevage mobiles installé dans la garrigue.
À l’occasion de ce salon les organisateurs ont décerné des trophées dont certains rejoignent les trophées de l’innovation organisés par la banque agricole et dont nous avons rendu compte.
Trophées de l’innovation des agricultures de Provence
1er Prix : Les Jardins de Solène (84 210 Pernes les Fontaines) constituent une interface directe entre les agriculteurs locaux et la restauration collective pour créer un écosystème alimentaire local, résilient, durable et inclusif. L’entreprise qui emploie des personnes en situation de handicap achète aux agriculteurs des fruits et légumes déclassés, en conventionnel et en bio, puis les valorise pour fournir à la restauration collective des produits prêts à cuisiner.
2e Prix : Cearitis (13 290 Aix en Provence) a conçu la solution de biocontrôle Pira, un dispositif complet de protection des vergers contre les ravageurs arboricoles, tels la mouche de l’olive ou la mouche des fruits rouges. Compatible avec la production Bio, PIRA est constitué d’un répulsif et d’une partie attractive avec son piège diffuseur.
3e Prix : Les biscuits apéritifs et biscuits fruités d’Ipsago (13 100 Aix en Provence) sont produits à partir d’ingrédients à base de farines, de poudres de légumes et de purées de fruits valorisés. Les préparations basées sur la technique de déshydratation préservent les nutriments des fruits et légumes frais. Un projet qui participe à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire.
Prix Spécial ‘Biodiversité’ : Scea Loik de Feraudy (84 810 Aubignan) cultive des agrumes festifs (yuzu, citron caviar, main de bouddha) sous serre non chauffée, pour la restauration et l’agroalimentaire.
Prix spécial du Jury : Le Groupement de défense sanitaire (GDS) 13 et l’association d’éleveurs bovins 13 ont développé un distributeur automatique de traitement vétérinaire – antiparasitaires notamment – qui délivre à chaque animal, individuellement, la dose de produit prescrite.
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