L’énergéticien allemand Uniper veut se débarrasser de sa centrale de Gardanne. Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung a dévoilé que le groupe a mandaté la banque Rotschild pour vendre ses actifs français. L’agence de presse Reuters a confirmé l’information ce vendredi 14 septembre. Un porte parole d’Uniper lui a affirmé que « les actifs français faisaient l’objet d’une révision stratégique ». Une décision qui intervient après l’annonce du président Macron de fermer toutes les centrales à charbon en 2022.
L’inquiétude d’Europe Écologie les Verts
Les élus d’Europe Ecologie Les Verts ont réagi lundi 17 septembre et s’inquiètent de l’avenir des salariés de la centrale dans un communiqué estimant qu’ils sont « des pions sur l’échiquier financier ». Alors que le groupe V de la centrale qui fonctionne au charbon, le groupe IV à biomasse de 850 000 tonnes est toujours, depuis 2012, en phase expérimentale et il a besoin de charbon pour sa phase préalable de mise en chauffe.
L’enquête publique préalable à toute installation, a été invalidée en juillet 2017 par le tribunal administratif de Marseille. « La chaudière à biomasse ne produit même pas de chaleur, juste de l’électricité alors que l’appel d’offres prévoyait de la cogénération. Uniper reconnaît un taux de 37 % de rentabilité. Le reste partant en fumée et en chaleur dans l’atmosphère », dénoncent les écologistes.
En février dernier, ils ont présenté aux chargés de mission du ministère des Finances et du ministère de la Transition énergétique un projet alternatif pour reconvertir la centrale. Ils proposent une centrale à biomasse trigénération de 250 000 tonnes produisant de l’énergie, du chauffage urbain et du CO2 utilisable par l’industrie, du photovoltaïque et du petit éolien et la mise en place d’une filière bois intégrant l’écoconstruction. « Avec de l’intelligence thermique axée sur un mix énergétique, nous pouvons consommer 6,5 fois moins de bois, utiliser zéro quantité de charbon et produire 3,5 fois plus d’énergie primaire, tout en créant 1 500 emplois dont 225 sur Gardanne. Alors qu’il y a actuellement seulement 80 salariés sur le site industriel. Prévoir l’avenir est source d’emplois ! », affirme Brigitte Apothéloz, conseillère municipale EELV à Gardanne.
D’une puissance de 595 MW, la centrale à charbon de Gardanne est aujourd’hui complétée par la centrale biomasse de 850 MW. Face à la décision du tribunal administratif il y a un peu plus d’un an, l’Etat avait fait appel et Uniper avait présenté en mars dernier une nouvelle étude d’impact pour l’heure restée sans suite. Une nouvelle audience à la cour administrative d’appel est prévue d’ici la fin de l’année.
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