De nouvelles entreprises de la Région Sud se sont vues remettre, lundi 21 novembre, leur diplôme du label « Entreprise du Patrimoine vivant » par le préfet Christophe Mirmand, dans les salons d’honneur de la préfecture de Marseille. D’autres entreprises ont vu leur label renouvelé, parfois pour la troisième fois consécutive. Ces commerces rejoignent un réseau national de 1 500 labellisés et un réseau régional d’une centaine de labellisés. Les chefs d’entreprise témoignent.
« L’objectif de ce label créé en 2005 est de mettre à l’honneur l’excellence des savoir-faire des entreprises de la région » insiste Christophe Mirmand. Le label, attribué pour cinq ans renouvelables, est destiné aux petites et moyennes entreprises. « Il félicite de plus en plus l’innovation, la numérisation, la transmission des savoir-faire et la responsabilité sociétale des entreprises qui allient savoir-faire ancestraux et nouvelles technologies », précise le préfet. De plus en plus sélectif, le label voit en effet des nouveaux critères s’ajouter à la liste. Isabelle Bondil, labellisée pour la troisième fois, précise : « il faut former des stagiaires, faire augmenter son chiffre d’affaires, traiter les déchets, transmettre… ».
« Parmi les labellisés, on trouve des fabricants de calissons, de confitures, d’huile d’olive, de voiles, de moteurs, de sandales de Saint-Tropez, des torréfacteurs, des potiers, des santonniers… », ajoute Christophe Mirmand. « Le label permet aussi un taux du crédit d’impôt de 15%, ce qui allège le coût de conception des produits », ajoute-t-il. Cependant, le labellisé Serge Leibovitz n’en bénéficie pas et affirme au micro de Gomet’ « qu’il n’est pas évident d’y prétendre ».
Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale en charge de la commission entreprises, artisanat et commerce, affirme que « la Région est très attachée à l’artisanat et attribuera 100 millions d’euros pour l’artisanat d’ici 2028 ». Des représentants de l’Institut National des Métiers d’Art, de la chambre des métiers de l’artisanat, de la CCI régionale et de l’association régionale des entreprises du patrimoine vivant ont aussi pris la parole.
C’est ensuite dix nouvelles entreprises qui se sont vues remettre ou renouveler leur label EPV : Borghino, entreprise de construction aéronautique avignonnaise; Serge Leibovitz, qui construit des modèles réduits d’avions dans le Var; Rigotti qui produit des pièces d’instruments à vent dans le Var; l’atelier Féraud de ferronnerie dans le Vaucluse; les confitures mentonnaises Herbin; la savonnerie marseillaise Fer à Cheval classée monument historique; Faïence Bondil à Moustiers; l’hôtel Negresco; la chocolaterie Puyricard; et la fonderie de Roquevaire.
« L’artisanat en a besoin en ce moment après deux ans de Covid et le coût de l’énergie et des matières premières augmenté de 100% en deux ans », affirme Serge Leibovitz, dont le label est renouvelé. Au micro de Gomet’, le maître artisan présente son entreprise : « je l’ai fondée en 1987 avec mon épouse, nous fabriquons des modèles réduits d’avions en étain. On est labellisés depuis 2009 ». « L’intérêt du label est d’être reconnus auprès des clients institutionnels comme l’Etat, le Ministère de la Défense et le chef d’état-major de l’armée de l’Air qui nous achètent des miniatures », ajoute-t-il.
Thibault Cordesse, co-gérant de la Voilerie Phocéenne dont le label devrait être renouvelé pour la troisième fois prochainement, présente son entreprise : « Nous sommes situés au 4 esplanade du Pharo, à l’entrée du Vieux Port de Marseille. On est la voilerie historique marseillaise et la dernière voilerie artisanale de la région ». Quant au label, « il sert à reconnaître notre savoir-faire, à protéger la société et à montrer qu’on travaille avec des façons d’antan. Cela ne nous sert pas forcément à avoir plus de clients ». Le co-gérant dit faire de l’artisanat et de la « low-tech : on coupe les voiles à la main au sol ». C’est son père qui a repris l’entreprise avec un associé. « C’est un commerce local, on vend à des particuliers de Port-Saint-Louis-du-Rhône à Bandol », affirme le fils. L’entreprise encourage aussi la réparation des voiles au lieu d’en racheter des neuves, et utilise des matières recyclées comme du plastique.
Isabelle Bondil, fille des créateurs de l’atelier et commerciale chez Faïence Bondil, présente son entreprise dont le label est renouvelé pour la troisième fois : « nous sommes faïenciers à Moustiers depuis 1980. Nous respectons la tradition : tous nos objets sont fait-main. On est les derniers à savoir modeler l’argile à la main ». Ils font partie des rares à ne pas avoir candidaté au label : « c’est l’antenne EPV qui nous a sollicité de nombreuses fois ». Eux bénéficient du crédit d’impôts. « Le label ne nous permet pas d’avoir plus de clients car le grand public ne le connaît pas. C’est juste une reconnaissance entre artisans car dans le milieu de l’artisanat tout le monde connaît ce label », ajoute Isabelle Bondil. Leurs faïences, de 13 euros pour une salière à 2000 euros pour un grand plat décoratif, sont aussi disponibles à l’achat à Marseille à la Maison Empereur (près du Centre Bourse). Les clients sont surtout des touristes, certains viennent de loin pour se rendre dans l’atelier. Ils font aussi des livraisons, et vendent notamment à Zoé de Givenchy, nièce par alliance de Hubert de Givenchy.
Aujourd’hui, les entreprises du patrimoine vivant disposent d’un savoir-faire unique, et exceptionnel. Mais, la transmission de ce type d’entreprise est toujours compliqué, car la valorisation des actifs (matériels et immatériels) pose de nombreuses questions. C’est pour cela que de nombreux entrepreneurs préfèrent acheter une entreprise avec Copilot, pour avoir recours à un tiers de confiance dans la valorisation des entreprises.
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L’union fait la force pour les Entreprises du patrimoine vivant de la région Sud