Le duel, mano a mano entre le Français Sébastien Castella, de retour dans l’arène après deux ans d’absence, et le Péruvien Andrés Roca Rey (26 ans), numéro 1 mondial à l’escalafon en 2022, a tourné court.
Dès les deux premiers toros de l’élevage réputé La Quinta venu d’Andalousie, les quelque 12 000 spectateurs de l’enceinte arlésienne, devinaient que le léger vent allait être favorable au jeune matador venu d’Amérique du Sud.
Sébastien Castella, pourtant appliqué, semblait manquer singulièrement d’envie pour faire démarrer l’orchestre comme les “olé”. Sa première faena, pourtant de bonne facture échouait à décrocher une première oreille à cause d’une mise à mort où le torero dû s’y reprendre à deux fois. Les prestations suivantes ne changèrent pas la donne. Castella, en manque de forme (affaibli par une blessure récente aux vertèbres ?) termina sur quelques séquences de moins en moins maîtrisées.
Quel contraste avec l’engagement de Roca Rey qui dès son premier taureau montra toute la maestria de sa technique comme son goût du spectacle. Une approche si engagée avec ses trois toros qu’il parvint à chaque fois à réussir des figures à la muleta de plus en plus rapprochées, comme des pas de valse…
Le second taureau, particulièrement brave, méritait une grâce, demandée en vain par le public auprès d’une présidence un peu timorée. Andrés Roca Rey décrochait ensuite deux oreilles méritées lors de la dernière faena particulièrement réussie. Roca Rey est effectivement le phénomène tauromachique du moment. Et il devrait durer !
Feria de printemps 2023 : une ferveur particulière
Est-ce la conscience que la menace pèse toujours sur les festivités taurines ? La ferveur des aficionados était plus que jamais présente ce week-end de Pâques à Arles. Dans les bodegas comme dans les galeries d’expositions, aux terrasses des cafés et restaurants, le monde de la tauromachie fait bloc et valorise son patrimoine, ses traditions et ses défenseurs, à l’instar de l’ancien ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, présent aux arènes et très disponible pour afficher son soutien à la corrida.
Symbole de cette union sacrée face aux menaces de réglementation, voire d’interdiction (proposition de loi de décembre 2022 rejetée par l’Assemblée nationale), c’est l’hymne national, La Marseillaise, qui retentit en ouverture du mano a mano Castella – Roca Rey samedi après-midi. Une Marseillaise entonnée dans les arènes romaines par les milliers de spectateurs (vidéo ci-dessous) : « C’est du jamais vu » assure cette observatrice avertie de la culture tauromachique, venue spécialement… du Danemark !
Lien utile :
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