ArcelorMittal est à nouveau dans la tourmente. L’inspection du travail a notifié le deuxième sidérurgiste mondial, le 23 juin dernier, d’une fermeture administrative temporaire d’une partie de son site de Fos-sur-Mer. La mise à l’arrêt concerne l’aciérie, au cœur de l’usine – là où est fondu l’acier. En cause : des niveaux d’exposition trop élevés des salariés à des produits toxiques et poussières, ainsi que des mesures de protection insuffisantes, selon le quotidien La Provence, qui s’est procuré la décision du service de l’État.
Malgré les investissements effectués pour décarboner l’activité et moderniser le site, le parc industriel d’ArcelorMittal à Fos demeure l’un des plus gros émetteurs français de CO². Ces dernières années, la centrale a fait l’objet de plusieurs mises en demeure préfectorales, mais également de plaintes pour pollution dont certaines sont toujours en cours au pénal.
Si la sanction ne concerne que le département aciérie, elle provoquera, par effet boule de neige, l’arrêt de toutes les activités du site de 1600 hectares. Un paramètre qui ne manque pas d’irriter la direction d’ArcelorMittal. « Nous estimons que la décision (…) est infondée et disproportionnée, a réagi le groupe dans la foulée, assurant que « la santé et la sécurité au travail sont la priorité principale de l’entreprise ». La centrale fosséenne génère au total 2500 emplois directs, auxquels s’ajoutent près de 1500 sous-traitants.
Raimondi et Dharréville montent au créneau
La classe politique locale condamne de manière unanime les infractions commises par l’aciériste. Le maire de Fos-sur-Mer, René Raimondi, regrette d’avoir appris la nouvelle par voie de presse. Il demande à la direction de l’usine de remédier rapidement à cette situation. Et d’ajouter : « Les promesses d’avenir (…) ne doivent pas être compromises par de tels manquements ». De son côté, le député communiste Pierre Dharréville réclame qu’un bilan sanitaire soit effectué. « On ne transige pas avec la santé des salariés, c’est une règle absolue ».
ArcelorMittal pense au recours
L’industriel luxembourgeois n’a pas dit son dernier mot. « La mise à l’arrêt d’un site intégré de production d’acier ne peut être immédiate, explique le ArcelorMittal dans un second communiqué publié le 27 juin. Elle nécessite le respect d’une procédure stricte afin de prévenir tout risque environnemental et tout risque d’endommagement irréversible de l’installation industrielle ». La démarche demanderait au total « six à huit semaines ». En parallèle, le groupe indique qu’il étudie en ce moment les possibilités de recours.
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