A l’occasion d’une visite de la Cité de l’innovation et des savoirs (Cisam) à Marseille, vendredi 21 février, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a levé un peu le voile sur la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui doit être présentée au printemps prochain. « Je vais certainement proposer ma stratégie de soutien à la recherche au prochain conseil des ministres [le 26 février, NDLR]», annonce-t-elle à Gomet’. Et le budget devrait être en hausse : « entre 0,75 et 1 point supplémentaire de PIB », estime-t-elle, soit environ 24 milliards d’euros.
« Le marché ne doit pas guider la recherche »
Frédérique Vidal met en avant la vision à plus long terme de cette loi « qui permettra de connaître ses budgets à 7 ou 10 ans contre une remise en question chaque année actuellement », affirme-t-elle. Face aux craintes des chercheurs de voir les financements fléchés vers les projets économiquement viables, la ministre se veut rassurante : « Nous n’allons pas cibler les projets de recherche en fonction du pacte productif présenté par Bruno Lemaire. Le marché ne doit pas guider la recherche. Je serai intransigeante là-dessus », promet-elle.
Des salaires à la hausse pour les chercheurs
Sans en dévoiler les contours avant son passage devant le Parlement, Frédérique Vidal annonce trois piliers pour la future loi. En premier, le refinancement de la recherche : « Le Président a dit sa volonté d’atteindre les 3% du PIB consacrés à la recherche et nous suivrons cette ligne directrice », avance-t-elle. Ensuite, la ministre promet de revaloriser les carrières des enseignants-chercheurs. « Les salaires vont augmenter. C’est sûr et ça, ce ne sera pas pris sur des projets de l’agence nationale de la recherche ou sur le programme investissements d’avenir », répond-elle à ceux qui craignent une dérive des financements par projets.
Favoriser les ponts entre recherche et entreprises
Enfin, Frédérique Vidal souhaite également « simplifier la création d’écosystèmes issus de la recherche publique », sans préciser avec quels outils elle va s’y prendre. Elle insiste juste sur un nécessaire équilibre des disciplines : « On a besoin de l’ensemble de la recherche pour faire avancer la connaissance. Je ne vais pas favoriser de secteurs prioritaires dans cette loi. Cela n’aurait pas de sens », conclut-elle.
La Cisam : un exemple de lien entre l’innovation académique et privée
Pour sa venue à Marseille, Frédérique Vidal a choisi de visiter la cité de l’innovation et des savoirs de Marseille (Cisam) portée par Aix-Marseille Université (AMU). Aux côtés du tout nouveau président, Eric Berton, elle a découvert ce lieu d’innovation partagée entre la Satt Sud-Est, des start-up issues de la recherche académique, l’accélérateur M de la Métropole Aix-Marseille Provence, Zebox, l’accélérateur de CMA CGM et Obratori, le start-up studio de L’Occitane. Elle a salué « cette initiative qui regroupe le meilleurs des deux mondes », universitaires et privés.
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a notamment souligné l’importance des travaux sur l’intelligence artificielle entrepris sur le site par l’université et Enedis. « Il faut être à la pointe sur ce sujet afin d’attirer de jeunes talents », a-t-elle conseillé au président d’Aix-Marseille Université.
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