Ils ne l’ont pas fait de gaieté de cœur mais Roger Meï, le maire de Gardanne, et Jean-Pascal Gourmes, maire de Meyreuil, ont tout de même apposé leur signature au document d’orientation stratégique de l’Etat pour la fin de la centrale à charbon en 2022. L’accord a été scellé en préfecture à Marseille jeudi 30 janvier à l’occasion de la visite de la secrétaire d’Etat à la transition écologique Emmanuelle Wargon. « J’aurai préféré une autre issue malheureusement, cela semble aller dans l’ordre des choses. Maintenant, on accepte de signer à condition d’être associé à la suite et d’avoir des garanties sur le maintien des salaires pour les ouvriers qui seront touchés », explique Roger Meï à Gomet’.
Salariés : Emmanuelle Wargon donne rendez-vous en mai
Reste à préciser combien d’emplois sont menacés par la fermeture de la centrale de Gardanne Meyreuil. La secrétaire d’Etat avoue elle-même ne pas encore connaître les détails du projet : « Le nombre n’est pas encore complètement défini mais Gazel Energie va mettre en place un plan de reclassement et d’accompagnement. Nous avons eu l’autorisation de créer un régime plus favorable que le droit commun par ordonnance. Il sera publié d’ici le mois de mai et on pourra commencer le travail individuel de reclassement », explique Emmanuelle Wargon. Et de poursuivre sur le coût potentiel du reclassement des salariés : « Ça n’est pas encore chiffré. Cela va dépendre de ce que met l’entreprise. Et nous souhaitons qu’elle fasse les choses bien. Nous nous engageons en tous cas à financer le reclassement complémentaire au droit commun au-delà de ce que fera Gazel Energie ». Ici aussi, elle donne rendez-vous au mois de mai avec l’ordonnance pour connaître le montant exact.
L’Etat va financer les études des projets alternatifs de la CGT
Toutes ces discussions autour du financement d’un éventuel plan de départ ne sont pas pour rassurer les salariés et notamment la CGT qui a rassemblé ses troupes sous les fenêtres de la préfecture pour contester la fermeture. « C’est leur popote. Il n’y a pas de prime à la valise ou au départ, insiste Nadir Hadjali, le responsable CGT de la centrale de Gardanne. On ne rentrera pas dans les négociations sur un éventuel plan social, de reclassement ou de formation… ». Initialement, le syndicat avait refusé de participer à la réunion mais la secrétaire d’Etat a insisté pour les rencontrer. Olivier Mateu, le secrétaire général de l’union départemental CGT, et Nadir Hadjali ont finalement accepté de discuter en marge de la réunion technique avec les élus. La CGT fait ses propres préconisations pour l’avenir du site (voir document source ci-dessous).
Au sortir de cet échange, Emmanuelle Wargon a annoncé que l’Etat allait financer une étude pour les projets de reconversion industrielle menés par la CGT avec le bureau d’études de Martigues Bérim. Un chèque de 120 000 euros viendra payer les pistes qui portent sur la captation du CO2, la production de biométhane ou encore d’hydrogène. Par contre, l’Etat refuse de soutenir le projet sur le centre de valorisation des déchets. Les élus sont d’ailleurs farouchement opposés à cette proposition : « C’est l’une des grandes satisfactions de ce document stratégique qui écarte définitivement l’idée d’un incinérateur », se félicite Jean-Pascal Gourmes.