A la suite de la parution, le 22 janvier 2025, d’informations par voie de presse au sujet de la garde à vue prise à l’encontre du leader CGT du port de Marseille Pascal Galéoté, le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Marseille a apporté dans un communiqué diffusé mardi 18 février une série de précisions.
Une enquête préliminaire pour abus de confiance
Pascal Galéoté, secrétaire du Comité social et économique (CSE) du Grand port maritime de Marseille, a bien été placé en garde à vue le 22 janvier 2025 au matin. « Les enquêteurs ayant pu lui poser les questions qu’ils estimaient utiles, cette garde à vue a été levée au cours de l’après-midi. Cette garde à vue est intervenue dans le cadre d’une enquête préliminaire diligentée des chefs d’abus de confiance et de recel de ce délit, sous la direction du Parquet de Marseille, par les enquêteurs de la Brigade de la criminalité financière de la Division de la criminalité organisée et spécialisée du Service interdépartemental de police judiciaire de Marseille » explique le parquet de Marseille.
Pascal Galéoté : un signalement qui remonte à décembre 2021
« Cette enquête a été ouverte à la suite d’un signalement adressé au Parquet de Marseille en décembre 2021 par le Procureur général près la Cour des comptes au regard de faits identifiés à l’occasion du contrôle des comptes et de la gestion du comité d’entreprise du Grand port maritime de Marseille (GPMM).
Les faits dénoncés sont relatifs à plusieurs anomalies constatées dans l’utilisation des moyens du comité d’entreprise du GPMM permettant de suspecter des dépenses à des fins personnelles (achat de matériel informatique et numérique, frais de déplacement, dépenses de bouche, etc.) ainsi que la prise en charge de dépenses syndicales, donc étrangères à l’objet du comité d’entreprise. Les sommes évoquées s’élèvent à plus de 250 000 € sur une période allant de 2014 à 2018. »
Dans un communiqué diffusé fin janvier, la CGT a pris la défense de Pascal Galéoté et mis en cause le traitement de la garde à vue par le quotidien La Provence, propriété de CMA CGM.
L’enquête se poursuit sous la forme de l’enquête préliminaire précise le tribunal judiciaire. « Pascal Galéoté, comme toute personne entendue dans le cadre d’une garde à vue, est présumé innocent. L’abus de confiance, prévu à l’article 314-1 du Code pénal, est puni d’une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende » rappelle le procureur Nicolas Bessone dans son communiqué.
Une affaire qui intervient dans un climat social déjà tendu au port avec une succession de mouvements de grève intense en ce début d’année 2025.