Les poubelles débordent à nouveau dans le centre-ville de Marseille. Deux mois et demi après un premier épisode mouvementé, la grève des éboueurs reprend de plus belle dans la métropole.
Ce mercredi 8 décembre, selon France Bleu, le syndicat majoritaire au sein du conseil technique des agents marseillais de la collecte, Force ouvrière (FO), rejoint le mouvement de grève lancé fin novembre par la CGT, l’Unsa et la FSU. Et ce, malgré l’accord tenu début octobre avec la Métropole Aix-Marseille Provence, au sortir de la première crise. Mardi 7 décembre, le vice-président métropolitain en charge du dossier, Yves Moraine, avait pourtant rassemblé tous les syndicats autour d’une table pour trouver une solution à l’amiable, et pour éviter que la crise des poubelles ne prenne de l’ampleur. En vain.
Pour rappel, les trois syndicats minoritaires n’avaient pas participé aux négociations entre Roland Mouren, vice-président à la gestion des déchets et Patrick Rué, patron de FO, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, au Palais du Pharo. Des discussions qui avaient permis au syndicat majoritaire de réduire le temps de travail de ses agents à 1467 heures/an, contre 1486 auparavant (soit une baisse de 9,5%), avec le même salaire. Et ce, malgré malgré la mise en place dès janvier 2022 de loi de transformation de la fonction publique, votée à l’origine pour augmenter le temps de travail des agents.
FO veut descendre à 1000 heures/an
Patrick Rué, qui avait réussi début octobre un premier un tour de force, tire aujourd’hui encore un peu plus sur la corde, au grand désarroi de la Métropole. Alors que les syndicats minoritaires demandent une réduction de 20% des heures de travail, le patron de FO voit plus grand. « Avec un peu de provocation, et parce que ça fait un chiffre rond, on demande 5 heures par jour, sur 200 jours, soit 1 000 heures/an », déclare-t-il ce mercredi à nos confrères de 20 minutes. Jusqu’où l’État peut-il accepter de descendre ?
• 35 heures/semaine = 1607 heures/an
• 35 heures/semaine (-9.5%) = 1467 heures/an (ce qu’a obtenu FO début octobre)
• 35 heures/semaine (-20%) = 1286 heures/an (ce que réclame les syndicats minoritaires)
• 35 heures/semaine (-37.5%) = 1000 heures/an (ce que veut Patrick Rué)
La Métropole appelle à un dialogue apaisé et sollicite l’État
La Métropole, qui a déjà cédé une première fois, se retrouve démunie. Sur le plan légal, elle ne peut pas accorder aux agents de la collecte une telle réduction de leur temps de travail. Selon nos sources, l’institution sollicite l’aide du préfet de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christophe Mirmand, pour trouver une issue à cette nouvelle crise. Elle souhaite également organiser une nouvelle réunion avec tous les syndicats mardi prochain.
« Si d’ici mardi prochain, on est face à un mur, on ne continuera pas à tendre la main indéfiniment, avertit Yves Moraine sur BFM Marseille, nous prendrons les dispositions pour que les Marseillais ne subissent pas une énième fois des tas d’immondices dans la rue et les risques sanitaires qui vont avec ».
La Métropole espère raisonner les syndicats avant que la cité phocéenne ne croule une nouvelle fois sous les ordures, à deux semaines des fêtes de Noël. La moitié des arrondissements de Marseille est déjà fortement touchée.
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