Kedge Entrepreneurship a lancé en septembre un incubateur dédié aux solutions innovantes dans le secteur de l’agriculture et de l’alimentation durables nommé AgriFood Tech, en partenariat avec la Cité de l’Agriculture et Inter-Made. Objectif : accompagner les projets qui répondent aux enjeux sociétaux et environnementaux sur la métropole Aix-Marseille. Les premiers entrepreneurs sélectionnés ont été présentés début novembre sur le campus de Luminy.
Un jury composé de professeurs et représentants de Kedge experts du sujet, de partenaires financiers, d’entrepreneurs et organismes engagés comme Ioda Consulting, Richel Group, BPI France, AfricaLink et Provence Promotion, se sont réunis pour sélectionner quatre premiers projets qui, en plus d’être en lien avec l’agriculture ou l’alimentation durable, devaient également présenter une utilité sociale et prendre en compte les besoins et spécificités du territoire.
Neopouss Marseille, la ferme locale
Neopouss est une ferme urbaine spécialisée dans la culture de micro-pousses proposant une alimentation locale, nutritive et écoresponsable, tout en répondant aux enjeux climatiques. Elle a été imaginée par Mathilde Resteigne, spécialisée en marketing produit et achats et Laura Potin, ingénieur agroalimentaire. Ses objectifs :
Réaliser une production de qualité sans aucun produit phytosanitaires.
Réduire drastiquement la consommation d’eau pour la culture.
Rapprocher les lieux de production de leurs lieux de consommation.
La ferme, située dans le 5e arrondissement de Marseille adresse 60 clients et livre déjà dans toute la région. Elle ambitionne d’intégrer la grande distribution et devenir leader dans la région Sud.
AVE Racine, la charcuterie de légumes
AVE Racine réinvente le monde de la charcuterie en affinant des légumes entiers avec le même savoir-faire que pour la charcuterie carnée. Bio, sans gras, sans protéine, moins calorique, le produit se veut particulièrement sain et allie santé publique et bien-être animal. La startup a été lancée par Renoir Gilbert, chef cuisinier passé notamment par le restaurant étoilé parisien Nomicos, et Jérémy Emsellem, président du marché bio à Saint-Victor. Le projet, qui a déjà récolté 110 000 euros de revenus grâce à une campagne de crowdfunding lancée sur Ulule, ambitionne d’ouvrir une usine de charcuterie végétale, distribuer ses produits dans les restaurants et magasins bio de la région et développer un partenariat avec l’école hotellière de Marseille.
Fayo, la cuisine végétale
Fayo promeut la culture de légumineuses bio (lentilles, pois chiches, haricots, pois, fèves…). En agriculture biologique, elles enrichissent naturellement la terre, permettant la diminution des engrais chimiques. De plus, étant source de protéines végétales, un repas végétarien composé de légumineuses représente 14 fois moins d’émissions carbone qu’un repas avec du bœuf.
Créée par Laura Maindivide ingénieure agro-alimentaire, Arthur Thuet et Thibault Suty, entrepreneurs, l’entreprise vise essentiellement la restauration collective de la région et souhaite ouvrir son atelier de transformation des produits. Le premier produit de Fayo, le Lingot, déjà commercialisé auprès de nombreux acteurs de la restauration collective à Marseille, est composé de pois chiches, de lentilles et de petit épeautre, une combinaison de graines récoltées et préparées en Provence.
Empéry de Seillès, l’élixir de lavande
Boisson alcoolisée entièrement naturelle, Empéry de Seillès valorise et préserve la lavande fine de Haute-Provence dont la culture est aujourd’hui menacée. Les fleurs de lavande sont sélectionnées et traitées à la main, garantissant un produit ancré dans l’exigence et les valeurs du territoire. Lancée par Nathan Seillès, fils de vigneron, l’entreprise ambitionne de créer un site de production à plus grande échelle dans le département et accroitre la distribution sur la région.
Ces quatre projets bénéficieront d’un accompagnement sur mesure de 12 mois, orchestré par Kedge, Inter-Made et la Cité de l’Agriculture. Cet accompagnement inclura des conseils en gestion, stratégie de vente, marketing digital et logistique, avec l’objectif d’accélérer leur développement, notamment à l’international. Un second appel à projets en ligne est également ouvert jusqu’au 15 décembre.