Pour la troisième année consécutive, la cité phocéenne accueille l’événement « CartoonNext », dédié aux professionnels de l’animation et des jeux vidéo. Prévu du 9 au 11 avril au World Trade Center, dans le 1er arrondissement de Marseille, cet événement a pour objectif de mettre en avant le potentiel de la ville auprès des experts français et internationaux de l’industrie de l’animation. 230 professionnels et amateurs sont attendus.
CartoonNext et l’association SudAnim unissent leurs forces pour organiser une semaine dédiée à l’évolution des industries créatives et digitales. L’objectif principal est de proposer des conférences très ciblées, où des professionnels expérimentés partageront leur vision du futur de l’industrie, des métiers et des pratiques quotidiennes. Parallèlement, des producteurs de toute l’Europe ont l’opportunité de présenter leurs projets innovants lors de sessions de « pitch », mettant en avant leur stratégie multi-plateformes. Ils bénéficieront ensuite de retours directs et approfondis de la part d’experts internationaux de l’animation, riches d’une expérience diversifiée.
Pendant trois jours, plusieurs rendez-vous sont donnés aux professionnels et amateurs en compagnie des sociétés de production de la région, comme Exquee, TNZPV, Station animation, Circus, et de professionnels travaillant auprès de la BBC, de Disney +, Hachette Collections, Spécial Touch Studios, Millimages ou encore M6/Gulli. Les écoles partenaires sont aussi mis en avant : l’Ecole de Condé, l’Ecole Mopa d’Arles, le lycée Marie Curie et l’Ecole des nouvelles images d’Avignon.
Le secteur de l’animation – En Europe, la France se distingue en tant que leader dans le domaine de l’animation et se positionne au troisième rang mondial en termes de demande de programmes, juste derrière les États-Unis et le Japon. Dans la région Sud, la présence d’écoles réputées, de talents reconnus et d’entreprises de renom telles que La Station Animation, TNZPV, Toon Factory, Special Touch Features, le Studio Animation, Les Films du Tambour de Soie, MaGic C, Cocoribou Films et Miyu Productions lui confère une reconnaissance nationale et internationale. De plus, les récentes installations du Studio La Cachette et de Circus dans le Vaucluse, ainsi que l’attente de nouvelles arrivées confirmées sur le territoire, témoignent de la dynamique du secteur.
Développer un écosystème attractif et viable
La fédération SudAnim fait face à deux défis majeurs actuellement : renforcer son attractivité et créer un pôle central de l’animation à Marseille. « L’objectif est de retenir les jeunes talents formés dans la région et de leur offrir des perspectives de carrière sur place » argumente Alexandre Cornu, vice-président de SudAnim. Celui-ci souligne par ailleurs « l’importance de développer un écosystème attractif et viable pour encourager l’installation de nouveaux studios et de nouvelles techniques ».
Pour concrétiser cette vision, SudAnim ambitionne de créer un pôle regroupant des studios d’animation et l’ensemble de la filière, idéalement situé à Marseille. Déjà, trois studios sont implantés à la Belle de Mai, et des efforts sont déployés en vue d’attirer davantage d’acteurs du secteur. « La collaboration avec la Ville de Marseille et la Région est essentielle pour mener à bien ce projet ambitieux d’installer un pôle central dédié à l’animation à Marseille » s’exprime Alexandre Cornu. Ce dernier (Les films du Tambour de Soie) devrait prendre la relève dès le 16 avril prochain de Mathieu Morphin (Chromatik Studio) à la tête de SudAnim.
Dans le Sud, la spécialité réside dans la création 3D, avec des studios tels que Circus à Avignon et TNZPV à Arles, explique le producteur. Cependant, Alexandre Cornu exprime le désir de voir émerger un studio de stop-motion, développant des techniques comme celles employées sur le film Interdit aux chiens et aux Italiens, pépite mise en avant durant le salon suite à sa sélection aux Oscars.
Décrocher sa place sur le podium national
Actuellement adoubée comme le quatrième pôle national de l’animation par le principal syndicat de l’animation français, le sud, représenté au travers de l’association fédératrice SudAnim vise à se hisser sur le podium, et dépasser ses concurrents, les Hauts-de-France, Angoulême et Annecy. Depuis sa création en avril 2021, SudAnim compte 217 membres, contre une soixantaine à son démarrage, démontrant ainsi un intérêt croissant pour le secteur de l’animation dans la région. « Il y a un gros potentiel économique, beaucoup d’acteurs locaux investis et un état d’esprit a encore plus déployé » argumente Mathieu Morphin, actuel président de SudAnim, « le ciel du Sud est plein d’étoiles !”.
La Région a récemment alloué un budget de 1,4 million d’euros pour le secteur de l’animation, un fonds à la création pour les studios de production qui a connu une croissance significative depuis sa création en 2010. Florian Cabane, chargé de mission animation à la Région, souligne que « cet investissement a été crucial pour le développement du secteur, passant de 300 000 euros en 2010 à 1,4 million d’euros en 2024 ». L’objectif étant désormais « de s’établir en tant que troisième pôle majeur de l’animation en France », une ambition soutenue par l’ensemble des acteurs impliqués. Le problème reste toujours le foncier ainsi que le défi de « trouver des encadrants et des modèles pour les juniors sortants des écoles » rajoute le représentant régional.
En savoir plus :
> Les acteurs de l’animation réclament une revalorisation du fonds régional
> [Industries créatives] L’appel à projets « La grande fabrique de l’image » du CNC se précise
