Évoquée pour la première fois dans le discours Marseille en grand d’Emmanuel Macron, la volonté de l’État se concrétise pour développer la filière audiovisuelle, du cinéma, de l’animation et du jeux vidéo en France et dans le Sud. Le 9 mai, lors d’un webinaire, le Centre national du Cinéma (CNC) a détaillé son appel à projets « La grande fabrique de l’image » chiffré à 350 millions d’euros. Les candidats auront jusqu’au 31 octobre 2022 pour y répondre.
Quelles sont les attentes du CNC ?
Les équipes du CNC rappellent l’ambition portée par l’Élysée : faire de la France le leader européen des tournages et de la production numérique. Inscrit dans le plan d’investissement de 54 milliards d’euros« France 2030 » – focalisé autour de projets « d’avenir » tels que l’hydrogène vert, la décarbonation de l’industrie, le premier avion bas carbone ou encore les industries créatives – l’appel à projets « La grande fabrique de l’image » dispose de 350 millions d’euros, soit un tiers du budget global (un milliard) consacré aux industries créatives. Le CNC entend « créer un effet de levier sur les fonds privés » car les besoins sont estimés à deux milliards d’euros pour atteindre l’objectif fixé.
Sur ces 350 millions, 250 millions seront fléchés pour les studios (tournages, productions…) et 100 millions pour les formations (écoles…). Pour les studios, le CNC assume favoriser les projets installés autour des trois bassins d’emplois identifiés qui sont l’île de France, le Nord et l’arc méditerranéen. De plus, l’organisme public ne souhaite pas « saupoudrer » les sociétés de subventions publiques. Par conséquent, seule une dizaine de projets de studios sera retenue avec un montant minimal de 10 millions d’euros pour chaque projet. En ce qui concerne les studios de production, le CNC en sélectionnera entre dix et vingt pour verser un montant minimal d’un million d’euros.
Les candidatures réalisées par plusieurs porteurs de projets (sous forme de consortium) seront appréciées « mais pas obligatoires »souligne Xavier Lardoux, directeur du cinéma et l’audiovisuel du CNC. De fait, le CNC souhaite promouvoir « une réelle démarche partenariale » entre les acteurs d’un même territoire pour créer un effet d’aubaine. Par ailleurs, les candidatures devront démontrer la création de débouchés professionnels pérennes et trouver des partenaires français pour « renforcer la souveraineté » souligne le professionnel.
Un contexte favorable
Si la volonté du gouvernement est de monter en puissance dans le secteur, la France est déjà bien positionnée. L’Hexagone attire des tournages internationaux comme The French Dispatch de Wes Anderson ou Still Water de Tom McCarthy et dispose de la 4e plus grande surface de studios (58 000 m2) dans le monde avec 23 studios. Par ailleurs, cinq de ses écoles d’animation (Gobelins, Mopa, Rubika, l’École supérieure des métiers artistiques (ESMA) et ArtFX) sont dans le classement des quinze premières écoles mondiales d’animation en 2021.
La Provence trouvera toute sa place dans cet appel à projets puisqu’elle est déjà riche de trois studios attractifs et industrialisés à Martigues (Provence Studios), à Marseille (pôle de la Belle de mai) et à Nice (Studios de la Victorine) et propose des formations reconnues comme le Mopa à Arles, l’école de Condé à Marseille ou l’école des Nouvelles images à Avignon.
Liens utiles :
> France 2030 : un appel à projet du CNC pour une « Fabrique de l’image » dans le Sud
> [Bio express] Le CNC désigne un délégué territorial au plan France 2030 pour Marseille