Des taux d’imposition parmi les plus élevés
Pourtant la ville de Marseille applique des taux d’imposition parmi les plus élevés des grandes villes françaises ce qui a permis d’augmenter la capacité d’autofinancement. « Le dynamisme de la fiscalité́ locale provient pour partie de l’augmentation des taux, qui ont atteint en 2015 un maximum de 28,6 % pour la taxe d’habitation, 24 % pour la taxe sur le foncier bâti et 25 % pour la taxe sur le foncier non bâti. »
Mais comme les bases de la taxe d’habitation sont obsolètes, cette taxe apporte peu au regard de la géographie actuelle de Marseille, des quartiers pauvres, qui étaient riches autrefois, sont assujettis à une taxe d’habitation forte. Certes la taxe d’habitation disparaît progressivement pour les habitants, mais pas pour les recettes de la commune, puisqu’elle est compensée en recette à l’euro près par l’État.
Cette augmentation de la pression fiscale conjuguée avec un transfert des investissements vers la Métropole a permis un certain désendettement de la Ville de Marseille et donc une amélioration de la tête par habitant. « Depuis 2011, il faut entre 9 et 14 années d’autofinancement pour rembourser l’encours total de la dette de la commune. C’est en 2018 que cette durée a atteint son minimum (8,7 ans), sous l’effet de la réduction de l’encours de la dette. »
L’Institut Montaigne examine ensuite six thématiques qui permettent de comparer les choix faits par les édiles des grandes villes de France.
1. Culture et sport à la traîne
Le budget de la ville de Marseille pour l’action culturelle a décru entre 2015 et 2018 (- 5 %), passant de 146,60 € en 2015 à 139,20 € par habitant en 2018. Le budget alloué à la politique sportive, ramené́ au nombre d’habitants, a augmenté́ (+ 11,2 %), progressant ainsi de 80,30 € en 2015 à 89,30 € en 2019. Tant en matière de budget alloué à la politique culturelle et sportive qu’en matière d’offre d’équipements culturels et sportifs, Marseille présente des chiffres inférieurs à la moyenne des 11 villes étudiées par l’Institut.
2. Démocratie et vie locale : le désert
Si la démocratie locale marseillaise est sérieusement en panne – pas de budget participatif, peu de conseils de quartier et une faible participation aux élections – le dynamisme commercial est lui exceptionnel : « Le nombre de commerces pour 1 000 habitants s’y établit à 16,1, faisant de Marseille la première ville en matière d’offre commerciale parmi les 11 villes étudiées, la moyenne s’établit à 7,6 ».
3. Politiques sociales et éducation : très inférieur à la moyenne
« Entre 2017 et 2018, la commune de Marseille a réduit ses dépenses en faveur de l’action éducative et des actions portées par le centre communal d’action sociale. Le budget consacré à l’enfance et à l’éducation s’élève en 2018 à 1 355 € par habitant de moins de 15 ans, un chiffre largement inférieur à ce qui est alloué en moyenne par les 11 villes étudiées dans le cadre de cette opération. La ville de Marseille compte 19,8 crèches pour 100 000 habitants, un chiffre ici encore bien inférieur à la moyenne des 11 villes (26,3 crèches). Enfin, le budget consacré à la solidarité s’établit à 16,90 € par habitant, soit un niveau très inférieur à la moyenne des 11 villes étudiées (77 € par habitant) ».