Bernard Valéro a incarné pendant cinq ans cette structure discrète, d’une quinzaine de salariés, qui travaille sur les thématiques de la ville dans le bassin méditerranéen: l’Avitem (1), l’Agence des villes et territoires méditerranéens durables.
Tout avait pourtant mal commencé lorsque ce diplomate chevronné, il a le titre de ministre plénipotentiaire, c’est un ancien porte-parole du Quai d’Orsay, est en 2015 nommé directeur. L’Avitem avait été chargée, étrangement, de gérer la Villa Méditerranée en même temps qu’elle poursuivait ses objectifs d’action de terrain, d’études et de programmes. Lorsque la région change de couleur, on se souvient que la Villa Méditerranée était devenue un boulet pour la nouvelle majorité et qu’il n’était plus question de poursuivre le projet antérieur.
Bernard Valéro a réussi dit-il à « préserver un outil de coopération sur la Méditerranée qui travaille sur des solutions ». En dialogue avec le Conseil régional, il retire l’Avitem de la gestion hôtelière de la Villa, et a relancé l’activité de fonds de l’agence : répondre à des appels à projet européens, inscrire Marseille dans une géopolitique d’échanges, nouer des liens, animer des réseaux professionnels et porter des thèmes forts : le rapport ville/port, la nature en ville, l’urbain et la voiture, la ville et le numérique…
Les problématiques de crises dans nos grandes métropoles sont devant nous, mais il n’y aura pas de vaccin, il faut se mobiliser.
Bernard Valéro
« J’ai appris à travailler avec les acteurs locaux et ce fut enrichissant » confie-t-il. Sans pour autant rompre le lien avec son corps d’origine : « la coopération avec le ministère des Affaires étrangères est excellente et cet engagement est important pour l’Avitem comme pour Marseille. Les problèmes que nous avons posés sont urgents, nous sommes tétanisés comme le lapin dans les phares de la voiture. Les problématiques de crises dans nos grandes métropoles sont devant nous, mais il n’y aura pas de vaccin, il faut se mobiliser. Nous devons construire avec une pluralité d’acteurs, des coopérations qui transcendent nos frontières, avec les collectivités, avec les citoyens, avec les campus. La France a toujours une capacité d’initiative sur ces sujets et le Sommet des deux rives en est un exemple. »
Bernard Valéro, qui reste Marseillais, laisse une structure en ordre de marche avec une dizaine programmes européens en cours dont des projets Erasmus, des projets H2020, des projets de développement durable.