Roi divertissant
En 1936, dans son journal, Giono assure : « ce que j’ai à dire, je l’écris, le reste c’est zéro ». Un des mérites des recherches du Mucem sur ce travail est de ne rien escamoter des tourments et contradictions qui hantent l’âme et l’œuvre de ce roi du verbe qui divertit, et enrichit son lecteur. L’écrivain combine hardiment réel et imaginaire, même quand «Jean le bleu» raconte son enfance en haute-Provence.
Bien avant les débats d’aujourd’hui sur la vérité et les faits alternatifs, l’inventeur d’histoires avait un rapport assez distancié avec l’authentique réalité.
En signant «L’homme qui plantait des arbres» ou sa «Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix», Jean Giono formule des considérations aux accents prophétiques. Il attaque vigoureusement l’argent, la spéculation financière et l’industrie agricole, qui tue l’artisanat. Il prône un retour aux économies locales, et tient la poésie comme emblème de la gratuité.