Initié en 2019 par le Comité régional olympique et sportif (Cros), le fonds de dotation Héritage 2024, à destination des athlètes de la région, a trouvé ses premiers mécènes. Ils ont été présentés mardi 23 mars lors de la visite du président du comité d’organisation des JO 2024 Tony Estanguet au Cercle des Nageurs de Marseille.
Plusieurs structures privées se sont ainsi mobilisées dans chacune des trois catégories du fonds (or / argent / bronze / supporter) : le cabinet juridique Fidal, engagé à hauteur de 60 000 euros, mais aussi le journal La Provence (30 000 euros), l’agence Artkom (10 000 euros), le groupe de formation et de conseil ABM (10 000 euros) et enfin le Club nautique de la Pelle (10 000 euros).
Soit un total avoisinant les 120 000 euros à ce jour. Au moment du lancement du fonds, en novembre 2021, le président du Cros Hervé Liberman visait les six millions d’euros d’ici l’ouverture des jeux. Aujourd’hui, le comité semble avoir revu ses exigences à la baisse : « L’objectif initial était effectivement de six millions d’euros, mais avec la pandémie, nous ne visons plus vraiment de montant précis. Notre fonds poursuit avant tout un but d’intérêt général, pas de chiffre d’affaires », confie Nicolas Leccia, gérant de l’agence Altius qui accompagne le Cros – et au passage ancien directeur en charge des grands événements à la Ville de Marseille.
Aider financièrement les athlètes avant et après les JO 2024
Les fonds récoltés auront vocation à aider financièrement les athlètes de haut niveau : « Un sportif sur deux en équipe de France vit en moyenne avec 500 euros par mois. On leur demande d’avoir des médailles et ils ne travaillent que pour cela. Or, certains n’ont même pas les moyens de financer leurs déplacements sur des événements internationaux », explique Nicolas Leccia. Le fonds a donc vocation à accompagner ces sportifs qui, à l’instar des nageurs marseillais rencontrés à l’occasion de la venue de Tony Estanguet, partiront sous peu pour les sélections des JO.
Bien que plusieurs dispositifs de bourses aient déjà été mis sur pied par l’Etat, le Cros a souhaité se doter d’un outil à l’échelle régionale, voué à perdurer au delà des JO pour promouvoir le sport dans la Région Sud. Le projet a séduit le Comité d’organisation des jeux olympiques (Cojo) : « Le sport va avoir besoin de plus en plus de fonds privés. La crise covid a démontré que le sport n’était pas forcément une priorité pour l’exercice des fonctions régaliennes. Les subventions publiques ont tendance à s’amenuiser. Il faut un plan B pour les athlètes qui, pour peu qu’ils ne soient pas dans un champ sportif très médiatisé, sont payés au lance-pierre », précise Fabien Gilot, président de la commission des athlètes au sein du Cojo, parrain du fonds Héritage 2024 et par ailleurs membre de l’Upe 13, instance mise à contribution pour relayer le fonds auprès des entreprises.
Un sportif en équipe de France vit en moyenne avec 500 euros par mois, certains peinent à financer leurs déplacements sur des événements internationaux
Nicolas Leccia, co-gérant d’Altius
À noter que ce fonds a vocation à être alimenté exclusivement par des acteurs privés : en effet, légalement, les institutions publiques ne peuvent y prendre part. Le Cros dispose néanmoins de nombreux partenaires comme la Région Sud, qui non seulement finance le Cros mais facilite également sa mise en relation avec des entreprises susceptibles de participer.
Un mécénat de compétence pour aider à la reconversion des athlètes
À côté de ce mécénat financier, le Cros offre également la possibilité aux entreprises d’œuvrer au travers du mécénat de compétence. L’autre objectif du fonds, en effet, est d’assurer la reconversion des athlètes de haut niveau une fois leur carrière sportive achevée, tout en accélérant la politique RSE sur le plan du sport pour les entreprises. Le dispositif « Une entreprise / un sportif » permet ainsi à une entreprise d’accueillir un athlète dans ses locaux pour qu’il y suive des formations. En contrepartie, l’athlète peut partager son expérience et les valeurs du sport afin d’inciter l’entreprise à y accorder plus d’importance. « Par exemple, cela peut l’inciter à ouvrir une salle de sport dans ses locaux », illustre Nicolas Leccia.
Les deux aspects – financier et compétence – du fonds sont indépendants l’un de l’autre mais les mécènes peuvent choisir d’opter pour la formule complète, à l’instar de La Provence et d’Artkom. Le fonds espère mobiliser encore davantage d’entreprises régionales d’ici 2024.
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