Vincent Labrune a été convoqué, mercredi 16 décembre en début de matinée, dans le bureau du juge en charge de l’enquête sur les transferts douteux de l’OM. Une convocation technique, d’après l’entourage du président de l’OM. Le président du club est ressorti libre en début de soirée, placé sous le statut de témoin assisté sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. En revanche, cette enquête, entache encore un peu plus l’image d’un club que la propriétaire, Margarita Louis-Dreyfus cherche à vendre.
Les faits
Trois mois après avoir entendu Jean-Claude Dassier, c’est au tour de Vincent Labrune, l’actuel président de l’Olympique de Marseille de se rendre – une nouvelle fois – dans le bureau d’un juge d’instruction qui travaille sur l’affaire des transferts présumés douteux de l’OM. En début de soirée Vincent Labrune est ressorti, simplement placé sous le statut de témoin assisté.
L’enquête porte sur 18 opérations de transferts ou prolongations de contrats de joueurs qui ont évolué sous les couleurs de l’OM. Dans la liste, figurent les noms de Lucho, Mbia, Azpilicueta, Rool, Morientes, Kaboré, Gignac ou encore Cheyrou, Ben Arfa, Heinze. Des noms qui ont en tout cas un point commun : celui d’appartenir à un période où l’OM dépensait avec plus de facilité son argent sur le marché des transferts. Un élément qui n’indique toutefois absolument rien de frauduleux, à ce stade des investigations.
L’affaire a pour origine l’ouverture d’une information judiciaire en 2011 pour « extorsion de fonds, blanchiment et associations de malfaiteurs ». A l’heure où Vincent Labrune était entendu, deux personnes ont déjà été mises en examen dans le cadre de cette enquête, il s’agit de Jean-Claude Dassier (président de l’OM de 2009 à 2011 et Antoine Veyrat (directeur général de l’OM de 2008 à 2011). Période durant laquelle ont eu lieu les transferts qui interpellent la justice aujourd’hui.
Le contexte : club très populaire cherche nouveau propriétaire
L’OM est à vendre. Cela n’est pas nouveau. Cela commence d’ailleurs à durer. Vendre l’OM, c’est la mission confiée à Vincent Labrune par Robert Louis-Dreyfus, aujourd’hui décédé. Depuis le président de l’OM consacre son énergie, sans la préserver, à harmoniser les comptes du club qui a semble-t-il vécu, un temps au dessus de ses moyens. Pour Vincent Labrune, des investisseurs seront d’abord attirés par un club aux finances seines. Un raisonnement difficilement contestable.
Aujourd’hui, cette mission, longue et délicate fait partie des réussites du patron de l’Olympique de Marseille qui a réussi a installer cette rigueur financière tout en ne s’interdisant pas certains coups bien sentis sur un marché des transferts en crise économique globale.
« L’OM est invendable »
« L’OM est invendable », une phrase lâchée mercredi 16 décembre, alors que Vincent Labrune était dans le bureau du juge. C’est l’un des homologues et amis qui s’est fendu de cette déclaration. Le toujours très affable Louis Nicollin, président du Montpellier Hérault. « Vincent Labrune est un type adorable, sympa, qui se bat pour que l’OM ait une équipe, a-t-il déclaré. Le tout avec peu de moyens puisque Madame Dreyfus a décidé de ne plus donner de sous. Et ça, les Marseillais n’en sont pas reconnaissants. Traiter Labrune et Madame Dreyfus de tous les noms, c’est pas bien. D’ailleurs, je pense que l’OM est invendable. »
Une version des choses partagée par plusieurs sources en interne à la Ville de Marseille, dont le stade Vélodrome où évolue l’ OM est la propriété.
(Illustration : @RdP_OM)