Les industriels de la région se sont réunis jeudi 14 décembre au Forum de lʼindustrie de demain pour parler innovation et formation. Le colloque a également mis en lumière le poids du secteur dans lʼéconomie locale.
« Le secteur industriel a connu une baisse significative depuis près de vingt ans mais il reste lʼun des principaux employeurs de la région », rappelle Gilles Caraz, le président dʼIndustries Méditerranée. Réunis pour le Forum de lʼindustrie de demain, ce jeudi 14 décembre à la chambre de commerce et dʼindustrie Marseille Provence, les professionnels de lʼindustrie de Provence-Alpes Côte dʼAzur ont insisté sur la dimension créatrice dʼemplois du secteur.
Lʼindustrie régionale résiste mieux quʼau national
Selon les derniers chiffres de lʼUrssaf et de la Direccte Paca, il représente 31 % de lʼemploi salariés privé dans la région, avec 165 000 emplois directs et 400 000 indirects. Au niveau local, le secteur a même mieux résisté à la crise quʼau national. Lʼemploi salarié industriel nʼa baissé que de 10 % entre 2001 et 2016 au niveau local alors que la chute est de 22 % pour lʼensemble du pays. Mieux, depuis 2010, celui-ci reste globalement stable alors que le recul se poursuit au niveau national.
« Nous retrouvons aujourdʼhui des niveaux dʼactivité supérieurs à ceux dʼavant la crise », affirme Philippe Darmayan, président dʼArcellorMittal France et de lʼAlliance industrie du futur. Résultats, les intentions dʼembauches chez les industriels locaux atteignent des sommets avec 8 700 recrutements par an programmés, selon lʼenquête en 2017 de Pôle emploi sur les besoins de main d’œuvre. Paradoxalement, le secteur peine toujours à recruter certains profils de techniciens qualifiés. Les fédérations professionnelles sʼorganisent donc pour séduire le grand public et convaincre les politiques de soutenir la formation dans le secteur.
Les fédérations locales s’unissent au sein de Industries Méditerranée
En juillet dernier, les sept fédérations industrielles locales (Union des industries chimiques, Union des industries des métiers de la métallurgie, Union française des industries pétrolières, Union des industries de carrières et matériaux de construction, Fédération régionale des industries agro-alimentaires, Alizée Plasturgie et le Groupement maritime et industriel de Fos) se sont réunies au sein dʼune nouvelle entité : Industries Méditerranée. « Il sʼagit de regrouper nos forces pour avoir un seul et même interlocuteur à proposer aux pouvoirs publics. Cʼest aussi une marque forte pour pouvoir communiquer auprès du grand public », précise Gilles Carraz, le président de la toute nouvelle organisation. Lʼobjectif affiché de la nouvelle organisation est ambitieux : représenter 20 % du PIB dʼici 2030. Les industriels Paca ont été précurseurs sur cette démarche car elle a été rapidement copiée au niveau national avec le lancement de France Industries en octobre dernier. La formation est lʼun des premiers sujets prioritaires qui va mobiliser Industries Méditerranée. De nouvelles opérations de communication sont programmées pour attirer les jeunes de la région vers les métiers de lʼindustrie. « Nous avons de plus en plus de métiers liés aux nouvelles technologies qui demandent des plus de compétences numériques que manuels », ajoute Gilles Carraz. En région Paca, 16 % des salariés de lʼindustrie travaillent dans les secteurs de haute technologie (médical, électronique, aéronautique…) contre 11 % en moyenne au niveau national. « Nous faisons aujourdʼhui face à deux révolutions : environnementale et digitale. Il faut les voir comme une chance pour nous de changer et de devenir les leaders de lʼinnovation », Philippe Daramayan.
Les industriels locaux sont conscients des efforts quʼils vont devoir fournir pour réussir à relever le défi des nouvelles technologies. Ils comptent sur le soutien des pouvoirs publics qui semblent aller dans ce sens. « Parmi les opérations dʼintérêt régional identifiées, lʼIndustrie du futur est certainement la plus importante. Nous souhaitons favoriser lʼémergence de nouveaux écosystèmes, facteurs dʼinnovation comme Henri Fabre, Piicto ou encore le pôle dirigeables à Istres qui sera, à coup sûr, retenu parmi les projets à financer en priorité », assure Pierre Grand-Duffay, président de la commission économie et emploi au conseil régional Paca. Le premier comité des financeurs de lʼopération dʼintérêt régional doit dʼailleurs se réunir avant la fin de lʼannée pour sélectionner une première liste de projets susceptibles de recevoir le soutien de la collectivité.