Près d’un an après l’annonce de la création de son agence de marketing territorial et de la présidence de Dominique Bluzet, la Métropole Aix-Marseille Provence a officiellement lancé One Provence, mardi 17 octobre, en présence de nombreux élus et représentants du monde économique local réunis à la Casa Delauze à Marseille (7e) : la Chambre de commerce et d’industrie, l’aéroport Marseille Provence, Aix-Marseille Université ou encore le Top 20. Nouveau logo, nouvelle stratégie nouveau site basé sur l’intelligence artificielle … La marque, initialement créée en 2019, veut se refaire une jeunesse et s’imposer dans le paysage, à l’instar des marques créées par les métropoles de Lille, Lyon, ou encore New York.
Une marque et une agence de marketing territorial
Mais One Provence « n’est pas seulement une marque » insiste celui qui vient d’en être nommé directeur général, Lionel Flasseur : « One Provence est une agence de marketing territorial au service de l’attractivité », précise-t-il. « J’en ai marre de l’auto-flagellation permanente. Avec cette agence, nous allons donner un nouvel élan au territoire », plaide pour sa part la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence Martine Vassal. Pour atteindre cet objectif, One Provence dispose d’un budget annuel de fonctionnement d’1,4 million d’euros, dont un million émanant de la Métropole. Pour le reste, le Département prend à sa charge 100 000 euros. Les partenaires stratégiques, eux, financent le projet à hauteur de 350 000 euros.
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Concrètement, One Provence est censée agréger et coordonner les actions des différentes agences métropolitaines déjà existantes, comme Provence Promotion et Provence Tourisme, avec les autres acteurs du territoires. En clair, pas question pour One Provence de se substituer aux autres agences, ni de les chapeauter. L’agence aura davantage un rôle d’unificateur. « Ce collectif, dans les faits, existait déjà. Maintenant, il devient actif, avec un plan d’action concrets. Auparavant, nous étions dans le diagnostic du territoire, maintenant nous basculons dans un mode opérationnel.[…] Quand on prend plusieurs micro-initiatives et qu’on les agrège, cela donne plus d’impact », précise Lionel Flasseur, interrogé par Gomet’.
Pour rendre chaque thématique transversale, One Provence souhaite créer une “académie” pour former les salariés ou représentant de chaque instances membres. « Quelqu’un de Provence Promotion (qui est normalement chargé de l’attractivité économique, ndlr) pourra être formé à la question du tourisme, » illustre Lionel Flasseur.
Les acteurs économiques fédérés sous la bannière One Provence
Les acteurs économiques se réjouissent de ce lancement. Car la Métropole ne manque pas d’atouts en termes d’attractivité économique, qui ne sont pas assez mis en valeur : « Cela fait au moins dix ans que nous réclamons la création d’une marque pour la Provence. Sur ce territoire, on a le 4e technopôle mondial (le technopôle de l’Arbois, ndlr). Maintenant, il faut que nous arrivions à monter sur le podium » presse le président de la CCI Jean-Luc Chauvin. Idem concernant le stockage des données : « Nous sommes classés 7e en matière de stockage de données. Mais qu’est-ce qu’on fait de toutes ces données ensuite ? Il nous faut former les gens aux métiers de ce secteur, il nous faut du transport, du logement … », poursuit-il.
« One Provence sera le bon coach pour faire gagner la Métropole » s’enthousiasme pour sa part Frédéric Busin, directeur régional d’EDF et président du “Cercle avenir” de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (Upe13). « La concurrence des métropoles est farouche. Quand on va sur des salons internationaux comme le Mipim à Cannes, on a souvent un stand commun avec les différents acteurs. Avec One Provence, nous aurons plus d’impact et de visibilité », ajoute pour sa part Laure-Agnès Caradec, présidente de l’établissement public Euroméditerranée, qui regrette au passage que « la Ville de Marseille se soit désengagée de ce jeu collectif. » Interrogé en marge d’une conférence de presse organisée par la Ville de Marseille mercredi 18 octobre, l’adjoint aux finances de la Ville Joël Canicave affirme, pour sa part, que la municipalité n’a pas été conviée à la réunion de lancement de One Provence.
Exit la lavande, les cigales et toutes les idées reçues sur la Provence. L’objectif de l’agence d’attractivité est de vendre une image plus riche et diversifiée du territoire. « Il y a un véritable enjeu de sortir de la carte postale » avertit ainsi Jean-Baptiste Geissler, secrétaire général du Club Top 20. Autre enjeu : « Il faut que nous arrivions à garder nos jeunes sur le territoire », insiste le vice-président aux relations avec le monde économiques d’Aix-Marseille Université Romain Laffont.
Après ce lancement, One Provence doit encore affiner son plan d’action précis pour mutualiser les initiatives de chacun des acteurs, notamment à l’approche des jeux olympiques 2024 qui doivent être l’occasion de faire rayonner le territoire aux yeux du monde.
Document source : le manifeste de One Provence
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