Certains ont sans doute déjà aperçu dans les rues de Marseille les longues silhouettes des vélos cargo de Rex, ou entendu parler de l’association des Coursiers Solidaires. Désormais, la cité phocéenne compte un nouveau venu dans un secteur de la livraison à vélo en plein essor. La Roue Libre, l’entreprise fondée en août 2020 par Paul Gruson, livre en effet vos charges dans tous les arrondissement de la ville, de l’Estaque à Mazargues, du Vieux Port à la Valentine, et ce jusqu’à 100 kilos ! Or que prédestinait ce Lillois d’origine, débarqué dans le Sud en juin 2018, à se lancer dans un tel projet ?
Rien a priori, si ce n’est cette appétence des gens du Nord pour l’entrepreneuriat. Recruté tout d’abord en tant que contrôleur de gestion parmi les Apprentis d’Auteuil dans les locaux du Cloître (12e arrondissement de Marseille), Paul mûrit de nouvelles envies. « Tout est parti d’une envie d’entreprendre, de créer quelque chose » explique-t-il au détour d’un rendez-vous pris entre deux livraisons. Après un peu moins d’un an d’activité marqué par un contexte épidémique pesant, son modèle semble validé : son carnet de commandes s’épaissit de plus en plus, et Paul regarde l’avenir avec confiance.
La Roue Libre : « L’écologie a été ma source de motivation n°1 »
Dans le discours de Paul Gruson, la démarche écologique est incontournable. Lui qui a pour ambition de « faire évoluer le mix de livraison » à Marseille, dit vouloir « faire sa part pour le climat ». « Chaque livraison est pour moi une victoire » confie-t-il, « autant de mieux-être créé pour la ville » selon lui. Pour autant, si l’écologie occupe une place centrale dans sa motivation, Paul n’entend pas en faire un argument de vente. « L’écologie ne doit pas être la raison de la venue du client » détaille-t-il. « Celui-ci doit prendre le service car il est concurrentiel, il doit être convaincu que c’est économiquement le bon choix ».
Et c’est précisément là où le bât semble blesser pour le moment. « Il existe une difficulté à convaincre les commerçants que nous offrons une prestation sérieuse » déplore Paul, évoquant un « blocage psychologique ». Ainsi, il explique devoir mener un « travail d’approche important avec les commerçants », plus traditionnellement enclins à solliciter les services d’un scooter ou d’une camionnette. Autre enjeu majeur relevé par Paul : « répondre aux demandes qui émanent hors des arrondissements centraux », un maillage qui fait effectivement encore trop souvent défaut dans la ville la plus étendue de France.
Si Paul Gruson assure aujourd’hui seul ses livraisons, il entend voir fleurir son activité dans les années à venir, et embaucher à terme plusieurs salariés. Une ambition qui sonne comme un écho aux récentes annonces de l’Etat en faveur de la cyclologistique, un secteur qui semble promis à de beaux jours.
Liens utiles :
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