A vélo, casque sur la tête… c’est ainsi que Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, est arrivée depuis La Joliette, au QG des éco-acteurs de Synchronicity situé Allée Gambetta dans le 1er arrondissement de Marseille, escortée par Maxime Ducoulombier le fondateur du lieu. Elle est venue présenter le plan national de cyclologistique, lundi 3 mai, au terme d’une riche visite métropolitaine. Un plan en quatre axes qui a pour objectif de permettre le développement de mobilités douces pour la livraison de marchandises. Il reprend notamment une disposition comprise dans le projet de loi Climat et Résilience qui prévoit la création de zones à faible émission (ZFE) dans toutes les villes de plus de 150 000 habitants.
Le but de ce plan est de promouvoir la cyclologistique non seulement auprès des entreprises, mais aussi du grand public, afin stimuler la demande des consommateurs chez les professionnels qui appliquent la cyclologistique. Selon Barbara Pompili, il n’est pas que question de « diminuer les émissions de gaz à effets de serre », il faut en parallèle désengorger la ville des véhicules de livraison, larges et polluants.
Inciter les acteurs publics et privés à se lancer
L’axe 1 de ce plan national s’attache à favoriser le développement de la livraison à vélo-cargo avec le dispositif ColisActiv, qui prévoit dès juin 2021 une aide nationale, pour les villes ayant mis en place une ZFE, de deux euros par colis pour les 500 000 premiers colis livrés, la première année. Cette aide sera maintenue de façon décroissante la deuxième année (1,30€ par colis pour 1,5 million de colis) et la troisième année (0,6€ par colis pour 3 millions).
Le fondateur de ColisActiv, Amauric Guinard explique à Gomet’ que l’objectif est de « rendre la livraison attractive et de créer un environnement favorable » comme cela a été expérimenté à partir de février 2020, avec 5,8 millions d’euros de budget, dans quatre villes pilotes : Reims, Angers, Paris-Est, Grenoble. Bientôt Lyon se joindra au mouvement. Après de multiples discussions avec la Métropole Aix-Marseille-Provence, la Région Sud a donné son accord pour l’expérimentation à Marseille. Néanmoins, la Région a sollicité les communes pour qu’elles donnent leur accord pour la mise en place d’une zone à faible émission, qui n’est pas encore actée comme à Marseille.
Au-delà de cette incitation, ColisActiv permettra également de soutenir la création d’entreprises cyclologistiques, ou des micro-entreprises dans l’économie sociale et solidaire. Certaines entreprises, comme le groupe La Poste, privilégient déjà les modes de déplacement doux pour leurs livraisons. Pour inciter les entreprises à se tourner vers ces solutions, le plan envisage également une prime à la conversion pour remplacer les véhicules thermiques par des vélos électriques.