Les élus marseillais ont approuvé lors du conseil municipal du 16 février, le protocole de fin de contrat liant la Safim (filiale de Veolia) à la Ville de Marseille pour la gestion du parc Chanot. En effet, au 1er janvier 2025, un nouvel opérateur doit reprendre cette gestion, à l’issue d’une procédure d’appel d’offres. La Ville de Marseille avait déjà lancé l’appel d’offres en 2023, annulé par le tribunal administratif, ce qui avait contraint la municipalité à renouveler d’un an sa convention avec la Safim pour la gestion du parc.
Le protocole de fin de contrat présenté en conseil municipal, fruit de discussions entre les deux parties, évoque plusieurs conditions de fin de contrat, notamment le rachat par la Ville de la marque Foire internationale de Marseille, attachée à l’événement du même nom, pour un montant évalué à 1,7 million d’euros. Au passage, la Ville rachète également les marques des autres salons Food in Sud, Accès Security et Piscines et jardin, également propriétés de la Safim, pour un montant de 100 000 euros, soit un coût total de 2 millions d’euros pour la municipalité.
Cette mention n’a pas manqué de faire réagir l’opposition de droite. « L’appel d’offres annulé l’été dernier prévoyait la fin de la foire internationale de Marseille. […] Ce rachat signifie-t-il donc que vous souhaitez finalement continuer ? », interroge ainsi Thibault Charpentier (Rassemblement national).
Reprise de Chanot : le rachat de la marque pour garantir une égalité concurrentielle ?
« On a du mal à savoir comment ce coût de 1,7 million a été calculé. Que vous souhaitiez maîtriser la marque, cela ne me choque pas car il y a matière à la valoriser. Mais ne pouvait-on pas négocier le prix à moindre coût ? » déplore pour sa part le député et conseiller municipal Lionel Royer-Perreaut (Renaissance). Au delà du nom, il questionne « les intentions du maire » Benoît Payan sur « un des plus beaux fonciers en cœur de ville » : « vous peinez à trouver une vision pour Chanot », accuse-t-il ainsi.
« Si la Safim devait répondre à l’appel d’offres, le fait d’être dotée de la marque constituerait un avantage concurrentiel. Vous comprenez que nous souhaitons éviter cela et protéger la collectivité », répond Benoît Payan. Selon les informations recueillies par Gomet’ à l’époque, la Safim s’était portée candidate à la reprise du site pour l’ancien appel d’offres, de même que le groupe CMA CGM en lien avec GL Events.
Trois millions d’euros de travaux pour la Safim : « Chanot peut tomber en panne du jour au lendemain »
« Peut-être préférez-vous que ce soit une structure privée qui rachète la marque ? C’est précisément ce qui nous pousse à ce rachat, car certains essayent de négocier pour obtenir cette marque et ensuite répondre à l’appel d’offres que nous lancerons » ajoute Samia Ghali, adjointe au maire déléguée notamment aux grands événements et aux grands équipements de la Ville et en charge du dossier Chanot.
Le protocole de fin de contrat prévoit aussi la réalisation de travaux par la Safim, évalué à trois millions d’euros selon l’adjointe. « La question est de savoir dans quel état se trouve le parc Chanot aujourd’hui, qui peut tomber en panne du jour au lendemain » poursuit l’adjointe. Concernant le projet précis pour l’avenir du parc, il faudra encore attendre un peu… « Pour ce qui est de présenter un projet final, cela sera fait en temps et en heure. Pour l’instant, on n’y est pas, nous sommes simplement dans une procédure d’affermage pour éviter que tout s’arrête », conclut-elle.
En savoir plus :
> Visionner la rediffusion du conseil municipal de la Ville de Marseille du 16 février
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