Le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé vendredi 22 mai, depuis le perron de l’Hôtel Matignon, que le gouvernement appelé les électeurs la pour le second tour des élections municipales le 28 juin prochain, plus de trois mois après le premier tour qui s’est déroulé le 14 mars dernier.
Si le Premier ministre admet que « la question n’a pas fait consensus » parmi les partis politiques, « qui peut dire que la situation sera meilleure en janvier ? », estime-t-il. En effet, l’hypothèse d’une organisation des municipales à la rentrée ou en janvier 2021 avait été évoquée, mais elle impliquait alors de réorganiser les deux tours.
« Ce premier tour a permis d’élire l’intégralité des conseils municipaux dans 30 143 communes », a rappelé Edouard Philippe. Les élections devraient donc concerner plus de 16 millions d’électeurs provenant des quelque 5000 communes qui n’ont pas eu de maire élu au premier tour.
Une clause de revoyure dans le décret
Le 27 mai, soit mercredi prochain, la décision de maintenir le second tour des municipales le 28 juin sera actée par décret présenté en conseil des ministres.
Cependant, la décision d’organiser les élections le 28 juin est « réversible », a nuancé Edouard Philippe. En effet, la tenue des élections sera conditionnée à l’évolution de la situation sanitaire. Cette évolution sera examinée quelques semaines avant la date du 28 juin. Ainsi, le décret du 27 mai contiendra une clause de revoyure pour décaler si besoin les élections. Par ailleurs, un projet de loi sera également présenté au Parlement le 27 mai pour permettre l’organisation des élections au plus tard jusqu’en janvier 2021.
« Faire campagne différemment »
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner prévient : il faudra « faire campagne différemment » pour ne pas aggraver la circulation du virus, notamment en privilégiant une campagne numérique ou les interventions dans les médias. En effet, compte tenu de la restriction des grands rassemblements, impossible pour les candidats de tenir un meeting.
Dès la semaine prochaine, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner entamera les concertations avec les maires de France d’une part et avec les organisations syndicales d’autre part pour discuter de l’organisation des élections et des adaptations de la campagne afin « d’assurer la sincérité du scrutin ».
Un vote dans le respect des règles sanitaires
Le ministre de l’Intérieur a précisé les conditions dans lesquelles devrait se dérouler le vote : «chaque électeur devra porter un masque de protection qui pourra être un masque grand public. Il devra également pouvoir disposer de gel hydroalcoolique accès à un point d’eau pour se laver les mains», a-t-il indiqué. Quant aux membres des bureaux de vote, ils seront équipés d’un masque chirurgical. La fourniture des masques sera assurée par les communes avec le soutien de l’Etat.
Des réactions à vif à Marseille
A Marseille, les réactions après l’allocution du Premier ministre ne se sont pas faites attendre. Le maire de la Ville Jean-Claude Gaudin estime ainsi «qu’en retenant la date du 28 juin pour le second tour des élections municipales, le gouvernement a fait preuve de sagesse. Il semblait, en effet, nécessaire de clôturer cette séquence électorale alors qu’un grand nombre de lieux publics rouvrent progressivement et que la vie collective reprend dans l’ensemble du pays». « Nous allons désormais nous appliquer à organiser les modalités de vote du second tour avec une sécurité sanitaire exemplaire et permettre ainsi au plus grand nombre possible de Marseillais d’exprimer leur choix pour conduire aux destinées de notre ville au cours des six prochaines années », conclut-il.
Le sénateur Bruno Gilles, candidat DVD à la mairie, pour sa part, avait été un fervent défenseur du report des deux tours des municipales en mars 2021. « Déjà avant le premier tour, nous avons été privés de débats entre les différents candidats nous n’avons pu nous réunir pour présenter nos programmes », écrit-il dans un communiqué. Il ajoute qu’il veillera « à ce que la sécurité de tous, présidents de bureaux de vote, assesseurs, candidats et bien évidemment citoyens, soient garantie ». Pour le candidat, après ce confinement, « il va être délicat de mener une campagne politique » même s’il nuance : « nous devons aussi comprendre que les institutions, communes et intercommunalités, ont besoin de fonctionner »
Les 30 communes concernées par un second tour dans les Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Allauch, Arles, Aubagne, Beaurecueil, Cabriès, Carry-Le-Rouet, Fuveau, Gardanne, Gréasque, Jouques, La Ciotat, La Penne-sur-Huveaune, Lamanon, Lambesc, Le Tholonet, Les Pennes-Mirabeau, Marseille, Orgon, Peypin, Plan-de-Cuques, Rognes, Roquefort-la-Bédoule, Saintes-Maries-de-la-Mer, Saint-Mitre-Les-Remparts, Saint-Rémy-de-Provence,Sausset-les-Pins, Trets, Tarascon, Velaux.