Les élections législatives de juin 2017 succèderont à l’élection présidentielle. Gomet’, dans sa série, vous propose un panorama des forces en présence dans les principaux partis. Aujourd’hui : les Républicains et l’UDI.
Les sortants en bonne position
Les Républicains sont convaincus qu’ils ont “une carte à jouer” lors de ces élections législatives. Après avoir subi la vague rose en 2012, le parti a remporté toutes les élections intermédiaires : les municipales en 2014, les départementales en 2015 et le régionales à la fin de la même année. Le parti de Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal est déjà en ordre de marche en vue de ces élections. C’est d’ailleurs la première formation politique à avoir investi ses candidats. En vue de cette échéance, “LR” avait déjà procédé à un scrutin interne en janvier 2016 pour désigner ses délégués de circonscription dans tout le département. Aujourd’hui, les Républicains disposent de six députés sortants : Valérie Boyer dans la 1ère (Marseille-Est), Dominique Tian dans la 2ème (Marseille-Sud), Guy Teissier dans la 6ème (Marseille-sud également), Bernard Deflesselles dans la 9ème (Aubagne, La Ciotat), Christian Kert dans la 11ème (Aix-Sud) et Bernard Reynès dans la 15ème (Lambesc, Chateaurenard).
Même si bon nombre de ces circonscriptions sont concernées par un Front National aux scores particulièrement élevés, les candidats font campagne sereinement, s’attendant à une réélection sans encombre grâce à leur “ancrage local” auprès de la population.
Quatre circonscriptions qui “peuvent tourner”
Même si officiellement, toutes les circonscriptions sont visées, la 5ème (Marseille Cinq Avenues), la 8ème (Salon-de-Provence), la 10ème (Gardanne, Allauch) et la 12ème (Côte bleue) font l’objet de beaucoup d’investissements de la part des candidats et militants.
La cinquième circonscription qui recoupe le 4ème, le 5ème et le 6ème arrondissements de Marseille pour partie a été livrée à Yves Moraine, président du groupe de la majorité au conseil municipal, conseiller départemental et maire du 4ème secteur. Cet avocat de profession a commencé très tôt sa campagne. Elu délégué de la 5ème circonscription le 30 janvier 2016 lors des élections internes aux Républicains, le maire des 6/8 est rapidement parti en campagne sur le terrain, accompagné de Marine Pustorino, qui assurera sa suppléance pour les législatives de 2017. La jeune vice-présidente du conseil départemental avait déjà été suppléante de Renaud Muselier en 2012, lorsque cette circonscription du centre-ville avait échappé de quelques dizaines de voix à la droite, pour élire Marie-Arlette Carlotti.
Ludovic Perney, responsable départemental des Jeunes Républicains nous a confirmé que cette circonscription est une priorité. « Avec les Jeunes Républicains nous nous battrons à 3000% aux côtés de nos candidats pour que le succès soit au rendez-vous, notamment dans la 5ème circo avec Yves Moraine.» Mais la droite républicaine sera divisée. Face à Yves Moraine se présente Maurice Di Nocera, vice-président du conseil départemental délégué aux sports, candidat UDI.
La 12ème circonscription (Côte bleue) sera le théâtre d’un autre affrontement. D’un côté, Eric Diard , maire de Sausset-les-Pins, ancien député, battu en 2012 de 373 voix. En face, le candidat Front National, parachuté depuis Nanterre (siège national du parti) selon des sources concomitantes, qui partira en position très favorable dans cette circonscription où le FN a réalisé plus de 50% des voix au second tour des élections régionales de décembre 2015. Le sortant socialiste, Vincent Burroni, ne se représente pas, l’ancien maire de Chateauneuf-les-Martigues a depuis perdu son fief municipal en 2014. Les Républicains mènent intensément campagne sur ce territoire en voie de reconquête, notamment sous l’impulsion de Fabien Bravi, élu délégué de circonscription le 30 janvier dernier. Il a notamment inauguré une « permanence de circonscription » le 07 novembre et bat le pavé chaque jour. Confiant, il évoque « un candidat ancré » sur le territoire, alors que le FN bien qu’arrivé en tête lors du second tour des élections régionales sur cette circonscription devrait parachuter un candidat originaire d’Ile-de-France, selon nos informations.
La 8ème circonscription (Salon) devrait elle aussi revenir dans le giron de la droite républicaine. Conquise par Olivier Ferrand en pleine vague rose en 2012, elle est maintenant représentée par son suppléant (pour cause de décès de M. Ferrand) Jean-Pierre Maggi, maire de Velaux, embourbé dans les “affaires judiciaires”, étant mis en examen pour détournement de fonds publics. Depuis 2012, le candidat de droite battu au second tour, Nicolas Isnard, est devenu maire de Salon-de-Provence, la principale commune de la circonscription. Sandra Dalbin, vice-présidente du Département, élue sur le canton de Vitrolles a été désignée candidate pour les législatives par les Républicains sur cette circonscription gagnable, elle devra néanmoins franchir le premier tour face à un FN en embuscade et au candidat UDI, le vice-président de la Métropole et 1er adjoint au maire de Salon, Michel Roux.
La 10ème aussi pourrait également revenir dans l’escarcelle de la droite. Gagnée en triangulaire par l’écologiste François-Michel Lambert en 2012, la situation est bien différente aujourd’hui. Le Front National a fait plus de 45% au second tour des élections régionales sur cette circonscription, et toutes les élections locales ont été remportées par la droite. Le conseiller départemental d’Allauch, Bruno Genzana (UDI) a d’ailleurs été investi par son parti pour 2017. Tout comme Richard Mallié, conseiller départemental et maire de Bouc-Bel-Air, ancien député qui a reçu le soutien des Républicains. Toutefois, un cadre LR nous a confié que « la candidature Mallié devrait être écartée avec un accord avec l’UDI ». Interrogé par Gomet’, M. Mallié n’a pas voulu répondre à nos questions sur ce sujet: « D’abord la primaire, ensuite les présidentielles et après les législatives » nous a-t-il seulement glissé.
Quatre circonscriptions incertaines et deux où la gauche est favorite
Sur les six circonscriptions restantes, la gauche est favorite sur deux d’entre elles : la 4ème (Marseille centre-ville, Joliette) et la 7ème (Marseille Nord Ouest) qui ont élu respectivement Patrick Mennucci et Henri Jibrayel en 2012. Selon une source interne à la fédération PS des Bouches-du-Rhône, tous les sondages et enquêtes réalisés jusqu’à présent donnent ces deux candidats confortablement réélus en 2017. Solange Biaggi a été investie par les Républicains sur la 4ème et Arlette Fructus par l’UDI sur la 7ème
Quatre circonscriptions sont particulièrement incertaines. Parmi elles, la 16ème circonscription qui compte Miramas et Arles. Le député PS Michel Vauzelle ne s’y représente pas. Nora Mebarek, conseillère municipale d’Arles a été investie par les militants PS pour les représenter. De plus, le Front National et le Parti Communiste sont extrêmement forts sur cette circonscription. La droite sera représentée par Marie-Pierre Callet, vice-présidente du conseil départemental. C’est elle qui avait mené la liste divers droite à Maussane-les-Alpilles en 2014. Muriel Boualem sera par ailleurs candidate UDI sur cette circonscription.
La 13ème circonscription, celle du maire de Martigues Gaby Charroux suscite elle aussi beaucoup d’interrogations. L‘édile martégal ne devrait pas se représenter. Par ailleurs les Républicains n’ont toujours pas désigné de candidat sur cette circonscription.
La 14ème (Aix-Nord) laisse planer l’incertitude. Historiquement acquise à la droite, Maryse Joissains y a été défaite de justesse en 2012 par Jean-David Ciot, maire du Puy-sainte-réparade (village au Nord-est du département, incluse dans la circonscription). Jean-David Ciot a été investi candidat, mais Maryse Joissains ne devrait pas représenter les Républicains. Le parti effectue un “sondage de notoriété” entre 5 élus issus de la circonscription pour savoir qui présenter pour l’élection législative : Alexandre Gallese et Stéphane Paoli, adjoints au maire d’Aix, Arnaud Mercier, maire de Venelles, Jean-Claude Féraud, maire de Trets et Olivier Fregeac, maire de Peyrolles.
Enfin, la 3ème circonscription (Marseille Nord-Est) qui a élu Sylvie Andrieux en 2012 pose de multiples questions. La droite y obtiendra-t-elle un score qui lui permettra de se glisser au second tour comme lors des municipales de 2014 ? Ou jouera-t-elle un rôle de figurant comme lors des législatives de 2012 ? Si PS et FN sont actuellement très divisés dans le 13/14, Richard Miron, investi par les Républicains, peut espérer arriver au second tour et pourquoi pas l’emporter en cas de duel. Une triangulaire serait quant à elle plus difficile à pronostiquer.
Circo | Candidats de droite (en gras les sortants) |
1ère | Valérie Boyer (LR) |
2ème | Dominique Tian (LR) |
3ème | Richard Miron (LR) |
4ème | Solange Biaggi (LR) |
5ème | Yves Moraine (LR) et Maurice Di Nocera (UDI) |
6ème | Guy Teissier (LR) |
7ème | Arlette Fructus (UDI) |
8ème | Sandra Dalbin (LR) et Michel Roux (UDI) |
9ème | Bernard Deflesselles (LR) |
10ème | Bruno Genzana (UDI) et Richard Mallié (LR) |
11ème | Christian Kert (LR) |
12ème | Eric Diard (LR) |
13ème | aucune investiture à l’heure actuelle |
14ème | aucune investiture à l’heure actuelle |
15ème | Bernard Reynès (LR) |
16ème | Marie-Pierre Carret (LR) et Muriel Boualem (UDI) |
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