Les pieds dans l’eau de la fontaine, face à la préfecture de région, les représentants de Greenpeace, Attac, Alternatiba, Les Amis de la terre et France Nature Environnement ont manifesté mardi 9 février contre le projet d’extension de l’aéroport Marseille Provence. « Face à l’urgence climatique, il est inacceptable que la préfecture ait accepté un permis de construire favorisant le développement du trafic aérien », dénonce Charlène Fleury, la porte-parole d’Alternatiba. Aux côtés des autres associations de défense de l’environnement, ils ont annoncé avoir déposé le 3 février un recours gracieux contre le permis à la préfecture.
Le collectif rappelle que l’enquête publique concernant le projet « Coeur d’aéroport » a recueilli une large majorité d’avis négatif (607 contre sur 849 avis exprimés) et « malgré cette participation citoyenne significative, le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable », regrettent les associations.
Coeur d’aérogare : une première étape vers l’accroissement du trafic
Le permis de construire de l’aéroport ne concerne pour l’heure que la réalisation d’un nouveau bâtiment pour relier les deux terminaux existants. Le président du conseil de surveillance, Philippe Bernand, conteste ainsi toute augmentation de capacité. Mais les associations anticipent sur la suite : « Ce projet constitue la première étape d’un projet plus vaste à l’horizon 2025, estimé à un demi milliard d’euros – duquel il a été artificiellement séparé – visant à permettre l’augmentation de la capacité du terminal 1 de 8 à 12 millions de voyageurs par an, et par conséquent, un accroissement notable du trafic aérien », expliquent-elles.
Les associations dénoncent ainsi l’incohérence du projet alors que le projet de loi « climat » est présenté mercredi 10 février en conseil des ministres « et que le gouvernement prétend notamment dans ce cadre avoir repris la proposition de la Convention citoyenne pour le climat visant à interdire les projets d’extensions d’aéroports, tout en ayant largement amoindri sa portée réelle », précisent-elles. Le préfet a désormais deux mois pour répondre au recours gracieux et Charlène Fleury prévient qu’elle prévoit de saisir le tribunal administratif si le permis de construire était maintenu.
A Paris, le gouvernement a abandonné dans la semaine le projet d’extension de Roissy Charles de Gaulle, jugé « obsolète », selon les propos de Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, recueillis dans les colonnes du journal Le Monde jeudi 11 février.
Document source : extension de l’aéroport, le projet Coeur d’aéroport
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