Plus de 300 élèves du 3e arrondissement de Marseille font classe chaque jour à l’école primaire de Ruffi dans des préfabriqués, « mal isolés, mal chauffés, avec un système incendie qui n’est pas aux normes », décrit Leila Freih, déléguée des parents d’élèves. Face à cette situation qui dure depuis près de 15 an, la mairie avait promis une école toute neuve. Elle est d’ailleurs presque finie, prête pour la rentrée prochaine. Mais depuis quelques jours, les parents ont appris que leurs enfants n’en profiteront certainement jamais.
Seule une partie des élèves de Ruffi iront dans la nouvelle école
Lors du conseil municipal lundi 25 novembre, la majorité municipal a voté la modification des périmètres scolaires qui prive les élèves de l’ancienne Ruffi d’une inscription dans la nouvelle école. « C’est la procédure habituelle adoptée avec l’éducation nationale, se défend Danielle Casanova, l’adjoint au maire chargé de l’éducation. Pourtant, difficile à avaler pour les petits de Ruffi qui ont toujours crû que le nouvel établissement leur était destiné.
« Dans une délibération de 2015, la mairie a écrit noir sur blanc que groupe scolaire était construit pour palier l’actuelle école, vétuste, vouée à être détruite. Voter ce nouveau découpage serait trahir vos engagements passés », dénonce Valérie Diamanti, l’élu communiste qui a porté un amendement pour annuler cette délibération aux côtés des socialistes, verts et apparentés. La majorité fait bloc et rejette le texte condamnant une partie des enfants de Ruffi à rester dans leurs Algecos. « Nous allons bien entendu soulager l’école Ruffi », tempère Danielle Casanova. Certains enfants pourront s’inscrire dans la nouvelle école à la rentrée prochaine. « D’accord mais les autres ? Ce n’est pas digne de la République de les laisser dans les préfabriqués », rétorque Lisette Narducci, maire des 2e et 3e arrondissement.
« Il faut détruire les algecos et construire une école supplémentaire pour soulager l’ensemble du quartier où certains établissements en Rep (réseau d’éducation prioritaire, NDLR) sont à plus de 400 élèves », demande-t-elle. Mais selon Jean-Claude Gaudin, c’est d’ailleurs à cause de l’augmentation des besoins scolaires « qu’il est nécessaire de maintenir l’école actuelle. Mais il faudra bien entendu construire à terme une école supplémentaire », concède-t-il mais en renvoyant « à la prochaine équipe municipale qui devra prendre cette décision ».