Un conseil municipal qui sonne comme la fin d’une époque. C’est l’impression générale qui ressort, alors qu’élus de la majorité et l’opposition échangent leurs coups. Avec pour support, le rapport de la Chambre régionale de comptes – dont la présentation a provoqué cette session extraordinaire de l’assemblée plénière de la Ville, lundi 25 novembre.
Mais en toile de fond de ce conseil municipal, le bilan de 25 ans de gestion de la cité phocéenne par Jean-Claude Gaudin, maire LR de la Ville. Lui, il trône au-dessus de l’assemblée, solidement assis dans son fauteuil, comme il s’est habitué à le faire depuis plus de deux décennies. Il distribue la parole, aux siens, à ses adversaires, écoute les réquisitoires et les plaidoyers avec une relative placidité. Le vieux lion en a vu d’autres.
Dans le rôle de la défense, Martine Vassal, membre LR du conseil municipal depuis 2001, adoubée par le patron dans une bataille de succession qui déchire la droite marseillaise, Roland Blum, Danièle Casanova, Robert Assante, Laure-Agnès Caradec, et Yves Moraine, tous élus de la majorité municipale. Sur les bancs de l’accusation, Antoine Maggio et Stéphane Ravier pour le RN, Benoît Payan, Samia Ghali, Marie-Arlette Carlotti, Stéphane Mari, Jean-Marc Coppola, Lydia Frentzel et Patrick Mennucci pour les groupes d’opposition de gauche et du centre. Plus de quatre heures de débats où chacun aura pu s’exprimer sans limitation de temps de parole.
Comité d’accueil devant l’Hôtel de Ville
A conseil municipal extraordinaire, accueil extraordinaire : peu avant 8h30, plusieurs dizaines de personnes agitent des pancartes. Le bruit sourd de quelques casseroles, des huées et des sifflets accompagnent les élus, qui s’engouffrent dans l’édifice au compte-goutte. Signe que les débats du conseil municipal seront suivis. D’ailleurs, la tribune presse affiche complet. Chacun sait le moment historique, la conjecture singulière. L’avant-dernier conseil municipal de l’ère Gaudin, où chacun a promis de régler ses comptes. Au fond, les 700 pages de la CRC ne fournissent qu’un prétexte, presque une opportunité. De fait, les interventions des uns et des autres – majorité comme opposition – dépassent vite le cadre du rapport, dans un contexte électoral devenu latent.