Le deuxième confinement plonge les commerçants, artisans, petits entrepreneurs dans l’angoisse. Lors de la vague du printemps dernier, l’aide de 1 500 euros a permis de payer des charges fixes, comme le loyer. Et les petits patrons ont plongé dans leurs bas de laine pour assurer la vie quotidienne. Les crédits disponibles ont été utilisés, mais avec parcimonie. Il faudra rembourser et l’endettement n’est pas une solution, c’est un report. Les experts-comptables sont au contact quotidien de ces petites entreprises et le Conseil de l’ordre par la voix de son président a interpellé le ministre de l’économie sur cette situation.
Loin des rémunérations du CAC 40, les revenus des patrons de TPE ne permettent plus de faire face à un deuxième confinement. Lionel Canesi, président de l’Ordre des experts-comptables Sud Provence Alpes Côte d’Azur demande que les sociétés qui ont perdu plus de 50 % de leur activité soient éligibles à la solidarité nationale et touchent l’équivalent d’une indemnisation d’activité partielle.
« Nous sommes partis pour des stop-and-go »
Lionel Canesi
« Nous sommes partis pour des stop-and-go, souligne Lionel Canesi, le gouvernement a remis 15 milliards d’euros sur la table, tant mieux, mais les TPE n’ont pas la marge de manœuvre pour tenir. Les charges courent, les clients sont volatils. Il faudra que les entreprises soient en capacité de rebondir, de repartir et ce sera impossible si elles ont épuisé toutes leurs ressources y compris les ressources personnelles du dirigeant ».
Lionel Canesi : « Ne pas permettre à des voyous de profiter »
Quant aux crédits, Colette Weizman trésorière du Conseil de l’ordre et probable future présidente régionale, elle, en voit le piège au tribunal de commerce où elle est présidente de chambre. « Les entreprises sont perfusées, dit-elle, celles qui sont en redressement judiciaire demandent les prolongations, les gens se battent, mais le prêt n’est pas une solution pérenne ». « Il faudra transformer une partie du PGE en subvention plaide le candidat à élection de l’ordre des experts-comptables, avec une clause de retour à meilleure fortune. Si l’Europe le permet… » ajoute-il prudent.
Quant au télétravail, les experts-comptables invitent à sen tenir aux textes et modérément aux déclarations ministérielles. « Le télétravail est conseillé mais n’est pas obligatoire » souligne Lionel Canesi. Mais, précise Colette Weizman, « Soyons vigilants. Si un salarié contracte le Covid 19 en ayant demandé à télétravailler, il pourrait aller chercher la faute inexcusable de l’employeur ». Mieux vaut donc agir en concertation et se faire accompagner.
Pour faire face collectivement, le président Canesi invite à jouer collectif : « Payez vos fournisseurs dans les délais, achetez local, réglez vos charges, ne jouez pas avec les aides, il y aura des contrôles ! Il ne faut pas permettre à des voyous de profiter du système. »
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