Les Rencontres d’Arles
Design: ABM Studio
À travers plus de quarante expositions installées dans divers lieux patrimoniaux exceptionnels de la ville, les Rencontres d’Arles contribuent chaque été depuis 1970 à transmettre le patrimoine photographique mondial et se font le creuset de la création contemporaine. Cette 56e édition sous-titrée Images indociles est marquée l’engagement expliquent les organisateurs. « De l’Australie au Brésil, en passant par l’Amérique du Nord et les Caraïbes, tandis que le monde est ébranlé par la montée des nationalismes, l’essor du nihilisme et les crises environnementales, les regards photographiques proposés offrent un contrepoint essentiel aux discours dominants, célébrant la diversité des cultures, des genres et des origines.» Parmi les présences marquantes de cette édition, Nan Goldin, lauréate du Prix Women In Motion 2025 et figure emblématique du festival, revient avec une proposition inédite qui témoigne de son écriture visuelle singulière, sans concession, notamment autour du lien familial et amical : « Ce qui relie les individus relève de relations complexes. » Comme chaque année, les Rencontres d’Arles débutent par la semaine professionnelle (du 7 au 13 juillet) qui réunit la planète mondiale de la photo (artistes, producteurs, galeristes, éditeurs.) De nombreux événements sont associés à commencer par le Off (lire par ailleurs notre interview)
Les Rencontres d’Arles (du 7 juillet au 5 octobre). Découvrez le programme complet rencontres-arles.com
Musée Réattu
L’artiste photographe suisse Béatrice Helg s’est imposée comme une figure singulière dans l’histoire de la photographie mise en scène. « En effet, loin des approches hyperréalistes ou narratives, l’artiste développe dès les années 1980 une écriture spécifique mêlant espace, lumière et matière, qui lui vaudra une reconnaissance internationale. Influencée par l’avant-garde russe et le constructivisme, passionnée de musique, sensible aux notions d’espace et de temps, à l’architecture, à la mise en scène de théâtre et d’opéra, Béatrice Helg crée dans son atelier des installations où la sculpture, la peinture, la mise en scène et surtout la lumière interagissent » souligne le Musée Réattu. En bordure du Rhône, ce dernier propose cet été la plus vaste monographie jamais consacrée à l’œuvre de Béatrice Helg, intitulée « Géométries du silence » et présentée dans une scénographie épurée un corpus de plus de 70 photographies. Elle réunit des œuvres emblématiques et des créations inédites, principalement de grand format, issues des séries Théâtres de la lumière, Esprit froissé, Crépuscule, Éclats, Cosmos, Résonance ou Natura, réalisées au cours des 35 dernières années.
Du 5 juillet au 5 octobre. Plus d’informations sur Musée Réattu.
Museon Arlaten
Dans le cadre de la “Saison Fayet”, le Museon Arlaten propose une exposition dédiée au travail que l’artiste et mécène Gustave Fayet a consacré dans les années 20 à Mirèio, chef d’oeuvre de Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature et fondateur du musée. 72 planches dessinées sont mises en résonance avec 160 objets du musée dans une scénographie de Christian Lacroix. « Dans la nef, les paysages dessinés de Fayet, sans personnages, à l’encre noire, s’adossent à un décor de sagne naturelle, quand nos pieds foulent la douceur de nuages oniriques. Dans les chapelles latérales, les collections du musée ouvrent une fenêtre sur l’arrière-monde du poème et des dessins. Chaque alcôve correspond à un élément naturel et dévoile un microcosme provençal. Quatre « poèmes en objets », sensibles et imagés, incarnent les mondes de Mireille » décrit le musée de Provence récemment restauré dans une très belle facture.
Du 21 juin au 21 septembre. Le dossier de presse complet sur le site du musée.
Fondation Van Gogh
La rétrospective « Sous les pavés, la terre » consacrée à l’artiste allemand Sigmar Polke (1941–2010), invite à découvrir ou redécouvrir l’un des artistes les plus importants et innovants de notre époque à travers ses peintures, photographies, estampes, sculptures et films. L’exposition regroupe plus d’une soixantaine d’œuvres dont certaines n’ont encore jamais été présentées au public précise la Fondation Van Gogh qui veut « mettre en lumière l’audace d’un artiste animé par un humour incisif et un goût pour l’expérimentation, nourris par un regard toujours critique sur son époque. » Deux peintures originales de Van Gogh, Paysan et paysanne plantant des pommes de terre et Panier de pommes de terre (Nuenen 1885), ouvrent le parcours.
Du 1er mars au 26 octobre. Le site de la Fondation Van Gogh
Fondation Manuel Rivera Ortiz
En 2025, la Fondation Manuel Rivera Ortiz (crée en 2010 par le photographe Manuel Rivera-Ortiz pour soutenir des photographes sous-représentés, en particulier des pays moins développés), célèbre ses 10 ans à l’hôtel Blain avec une exploration du mystère, de la magie et des mondes occultes. « À travers les figures de la Vierge Noire, de Sainte-Sarah et de Mazu dans le taoïsme, la programmation interroge ces croyances populaires qui, entre dévotion et marginalité, transcendent les cultures et les époques. Dans une société française et européenne marquée par le rationalisme, la spiritualité demeure souvent reléguée à la périphérie du discours dominant, oscillant entre fascination et rejet » explique la Fondation MRO. Des nombreux travaux sont présentés parmi lesquels ceux de Joan Alvado (1979, Espagne), Ian Cheibub (1999, Brésil), Maja Daniels (1985, Suède) et Alexandre Dupeyron (1983, France). Sortilèges fait partie du programme associé des Rencontres d’Arles.
Du 7 juillet au 5 octobre 2025. Informations pratiques et détails sur le site de la Fondation.
Lee Ufan Arles
Depuis son installation à Arles en 2022, l’artiste coréen Lee Ufan poursuit la mise en valeur de son travail en dialogue avec d’autres artistes. « A conversation piece » avec l’italien Michelangelo Pistoletto s’inscrit dans cette démarche de valorisation croisée dans l’épure de la matière. « Nés à trois ans d’intervalle dans des contextes culturels et géographiques différents, l’Italien (1933) et le Coréen (1936) ont marqué de leur empreinte l’histoire de l’art contemporain. Associé pour le premier à l’Arte Povera et pour le second au mouvement Mono-Ha, ces artistes ont échafaudé des œuvres qui interrogent l’objet et son rapport à son enveloppe architecturale ainsi qu’au spectateur » écrit Erik Verhagen en présentant l’exposition qui prend place au second étage de l’hôtel Vernon (Espace MA) complété par quelques incursions et « intégrations » dans les salles dédiées à l’hôte des lieux.
Du 25 juin 2025 au 05 octobre 2025. Le site de Lee Ufan Arles.
Luma Arles
Maja Hoffmann, la présidente fondatrice de Luma Arles continue d’afficher une ambition intacte pour le site inauguré en juillet 2021 et dominé par l’iconique tour de Franck Ghery. « Chaque année notre programme devient plus diversifié et invite le public à considérer le monde à travers de nouvelles perspectives déclare-t-elle en introduction de la riche programmation estivale 2025. « Avec des artistes qui s’intéressent à des thèmes aussi divers que la technologie, l’identité, l’histoire et le changement climatique, nos expositions ouvrent des espaces d’engagement critique face aux enjeux actuels. À travers des œuvres et des idées qui éveillent et interrogent la pensée, déplacent et troublent les frontières, elles rappellent que l’art est un outil puissant et essentiel pour questionner et réinventer nos réalités. » A noter « Les Climats du Paysage » la première exposition de Bas Smets. Elle réunit architecture paysagère, design et pensée écologique pour démontrer comment les écologies urbaines peuvent être imaginées et construites. L’exposition interroge la manière de repenser les écosystèmes et notre relation à l’environnement. Pour Bas Smets, architecte paysagiste belge qui a justement conçu ici le Parc des Ateliers de Luma, « la ville peut être envisagée comme un assemblage de climats artificiels : les bâtiments modifient la trajectoire des vents et l’exposition à la lumière du soleil, tandis que les paysages urbains influencent l’écoulement des eaux et la perméabilité des sols. L’architecture paysagère devient alors un outil pour créer des microclimats intentionnels, transformant la ville en véritable laboratoire vivant. » A découvrir et à ressentir dans le parc qui chaque année prend une nouvelle ampleur.
Ouverture des expositions d’été le 5 juillet. Toute la programmation sur le site de Luma Arles.
Anne Clergue Galerie
La galerie Anne Clergue dirigée par Anne Clergue (fille du grand Lucien Clergue) poursuit son travail éclectique de mise en valeur des photographes et artistes au sein de sa galerie située à l’arrière de l’Hôtel de Ville. Après ce printemps « Fleur Paysage » de Marie Hugo aux couleurs d’Asie, direction l’île italienne de Stromboli avec l’exposition « Pelle di lava » (peau de lave), qui présente une sélection de clichés de la photographe Chiara Indelicato. « Elle travaille en argentique et développe et tire elle-même ses images selon un procédé expérimental et écologique, utilisant un mélange d’eau de mer et de café. Ce procédé crée des images aux textures organiques, imprégnées de la matière même des lieux qu’elle explore » observe Anne Clergue. Le résultat est à la fois sensible et esthétique. Une expérience en bordure de matière à ne pas manquer.
Du 6 Juillet au 6 septembre. Plus d’informations sur le site de la Galerie Clergue.
Festival Les Suds
Chaque mois de juillet, le Festival Les Suds prend possession de la cité antique pour en faire un carrefour des cultures et des sons du monde entier… Pour souffler ses 30 bougies en grand, le festival déploie une programmation exceptionnelle : des artistes inédits avec la première apparition en France de Yerai Cortés ou Stick in the wheel – et de nouveaux projets – Seu Jorge, Salif Keïta, Birds on a wire (avec la magnifique voix de Rosemary Standley, la chanteuse du groupe Moriarty), Piers Faccini & Ballaké Sissoko, autant de soirées qui s’annoncent mémorables, sous les étoiles du Théâtre Antique. Mais au-delà du site romain c’est toute la ville qui se met aux Suds : des Alyscamps en passant par la Cour de l’Archevêché, l’Espace Van Gogh ou les Musées départementaux, chaque espace devient une scène vivante. En journée, Scènes en Ville, Siestes Musicales, Apéros Découvertes et de nombreux événements gratuits offrent à toutes et tous la possibilité de profiter de la fête. Salons de Musique, Films et documentaires et autres temps d’échanges, de rencontres et masterclasses sont au programme et invitent à explorer la richesse des cultures du monde.
Du lundi 14 au dimanche 20 juillet 2025, à Arles. Toute la programmation sur www.suds-arles.com
Agir pour le vivant
C’est déjà la 6e édition d’Agir pour le vivant festival engagé cré par Françoise Nyssen et feu Jean-Paul Capitani. Un événement manifeste pour réfléchir et agir face à l’urgence climatique et changer radicalement de modèle de développement. « Cette année, l’envie de lutter plus encore contre ce sentiment d’impuissance politique grandissant et de construire des alternatives nous pousse à faire de la sixième édition d’Agir pour le vivant le lieu de la convergence et de l’organisation, afin de se donner collectivement des outils concrets pour passer à l’action » annoncent les organisateurs. « À rebours d’une écologie des petits gestes, il s’agit d’ouvrir un espace où se pensent et se politisent les conditions de l’autonomie et où s’expérimentent des solutions concrètes et pratiques, de manière collective et durable déclarent-ils en nommant l’ennemi : « L’ombre du carbofascisme (mot forgé par l’historien des sciences français Jean-Baptiste Fressoz) plane sur nos sociétés et il est plus qu’urgent d’organiser le renouveau démocratique, social et solidaire depuis une écologie ambitieuse et réconciliatrice. Cet engagement sera abordé à travers de nombreux thèmes : « Utopies radicales ; Écologie queer ; Pour un front écologique populaire et démocratique ; Homo logisticus ; Démocratie planétaire… » Différents formats de débats et de rencontres permettront de creuser les sillons que l’on espère fertiles.
Du 23 au 28 août. Programmation et lieux à consulter sur le site d’Agir pour le vivant.
Retrouvez les autres dates de l’agenda d’été dans la région Sud
dans notre Supplément été et vacances 2025
Liens utiles :
L’actualité des loisirs à retrouver dans notre rubrique et chaque semaine dans notre agenda week-end