La ligne nouvelle Provence Côte d’Azur, qui doit donner naissance à la nouvelle gare souterraine à Marseille, franchit une nouvelle étape. Le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebarri, a signé lundi 24 février la décision ministérielle validant le lancement d’une enquête d’utilité publique en 2021. De plus, il confirme qu’elle concernera simultanément les phases 1 et 2 du projet et donc le projet de la gare Saint-Charles. Une bonne nouvelle pour SNCF Réseau qui attendait « ce feu vert pour avancer rapidement et tenir le calendrier annoncé », confiait à Gomet’ il y a quinze jours, Jacques Frossard, le directeur de SNCF Réseau Paca.
Deux phases cruciales pour la gare Saint-Charles
Contacté par téléphone, Philippe Tabarot, le Vice-Président aux transports de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur se réjouit de cette décision ministérielle. « Il fallait qu’elle arrive avant la période de réserve imposée par les élections municipales », explique-t-il. Le texte officiel donne le coup d’envoi pour la suite des études de ce grand chantier qui ambitionne de débloquer les grands nœuds ferroviaires de la région : Nice, Toulon et Marseille.
La première phase s’attaquera notamment à la réorganisation des voies sur la gare Saint-Charles. La SNCF souhaite simplifier la circulation des trains en supprimant 60 % des appareils de voies et créer quatre gares indépendantes dédiées chacune à une destination. « Cela nous permettra notamment de faire rouler les trains à 60 km/h en gare contre 30 km/h aujourd’hui », explique, Patrick Larminat, le directeur design de SNCF Réseau Paca.
La véritable transformation de Saint-Charles interviendra dans la deuxième phase. Un tunnel sera creusé sur 11 kilomètres de Saint-Louis jusqu’à la Parette et une gare souterraine dédiée aux trains grandes lignes sera construite à côté de l’existante. Dans son calendrier, la SNCF prévoit une mise en service de la nouvelle gare en 2033. A condition que trouver la bonne équation pour le financement de ce projet évalué à plus de 2 milliards d’euros.
La mission de financement attendue après les municipales
Après cette décision ministérielle, la prochaine étape de la ligne nouvelle Provence Côte d’Azur attendue est le lancement de la mission de financement. Elle doit impérativement intervenir avant le lancement de l’enquête d’utilité publique. « Je pense, peu de temps après les municipales », indique Philippe Tabarot. Il espère que l’Etat « participe de manière significative étant donné que nous avons été désigné comme un chantier prioritaire au niveau national ». En 2018, le conseil d’orientation des infrastructures préconisait un engagement de l’Etat à hauteur de 50%. L’Europe devrait également participer financièrement « Nous avons un accord de principe avec Bruxelles depuis l’inscription de l’axe Marseille-Gênes parmi les corridors européens », explique Philippe Tabarot.
L’élu régional avance quelques pistes pour dégager de nouvelles ressources servant à financer ce projet : « On pourrait par exemple créer une écotaxe sur les véhicules polluants qui ne font que traverser notre région. Cela aurait du sens pour financer le développement du ferroviaire », estime-t-il. Les collectivités comme la Métropole Aix-Marseille Provence seront également au tour de table. Sa présidente, Martine Vassal, s’est d’ailleurs félicitée de cette dernière avancée dans un communiqué du 25 février : « Je partage pleinement cette volonté d’avancer rapidement sur la modernisation du nœud ferroviaire de Marseille. C’est un sujet que j’ai évoqué régulièrement lors de mes échanges avec Madame la Ministre de la transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, au moment de son annonce de relancer le projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur », écrit-elle.
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