Ce lundi 9 septembre avait lieu une réunion de concertation organisée par SNCF réseau autour des travaux prévus pour la modernisation de la gare Saint-Charles, qui s’inscrit dans la concertation globale lancée depuis juin au sujet de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur. Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre développement de la Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur, prévoit un réaménagement et une extension de la principale gare ferroviaire de Marseille, qui devrait permettre de fluidifier la circulation des trains. Des travaux qui seront organisés en deux phases, dont la première devrait être achevée pour 2022.
Il s’agira tout d’abord de réorganiser la partie existante de la gare. Jean-Marc Illes, directeur territorial adjoint à la SNCF et chef de projet de la Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur, annonce notamment « un réaménagement en surface, avec la création de nouvelles voies, et notamment de voies de garage, afin de reconfigurer le plateau de la gare Saint-Charles ». L’idée étant d’optimiser la circulation des trains et d’offrir une infrastructure de qualité pour les milliers d’usagers quotidiens du train.
Un tunnel ferroviaire sous Marseille pour mettre fin au « cul-de-sac »
Le seconde phase des travaux prévus sera la plus importante. Elle prévoit en effet la construction d’un tunnel ferroviaire sous Marseille, qui partirait du quartier Saint Louis pour arriver jusqu’à La Blancarde. Cet immense chantier irait de pair avec la création d’une gare souterraine sur quatre étages jouxtant l’infrastructure actuelle. Celle-ci aura vocation a accueillir les trains qui transitent par la cité phocéenne (typiquement sur un trajet Paris-Nice par exemple).
Alors que dans sa configuration actuelle, la gare Saint-Charles constitue un cul-de-sac ferroviaire, ces travaux permettront aux trains de ne plus avoir à rebrousser chemin, pour un gain de temps supérieur à 15 minutes. En complément, la partie ouest de la gare, qui accueille actuellement les TER circulant vers la côte bleue, sera également réaménagée, afin de rendre son trafic autonome. Au final, les trains circulant vers l’est, le nord et l’ouest devraient avoir une voie autonome, ce qui permettrait d’éviter les « cisaillements », ces croisements entre lignes ferroviaires qui génèrent fréquemment des retards.
Les travaux de construction de la nouvelle gare souterraine nécessiteront notamment le creusement d’un trou de 600 000 mètres cubes, pour une livraison qui ne devrait pas avoir lieu avant 2027.
Le Groupe « Agir Pour la Métropole » formule des propositions
Rassemblant des élus socialistes, républicains, radicaux, démocrates, progressistes et apparentés, le groupe « Agir Pour la Métropole » souhaite mettre son poids dans la balance pour « assurer l’avenir de la gare Marseille-Saint-Charles ». Dans un livre blanc des transports intitulé « Pour une vision globale du Déplacement Métropolitain » , Agir pour la Métropole appelle notamment à utiliser les gares de Blancarde (à l’est) et d’Arenc (à l’ouest) en tant que « véritables pôles d’échanges multimodaux adossés au réseau ferroviaire, pour déconcentrer une partie du trafic, réduire les flux en provenance de la gare Saint-Charles et désenclaver les territoires isolés ».
Parmi les autres propositions figurant dans ce livre blanc, celle de réserver dix places par TER pour les vélos « pour favoriser le report intermodal et l’usage des modes de transports doux » , mais également « l’amélioration de l’offre et de la qualité de services des TER, en rénovant des voies ferrées et en ouvrant des lignes supplémentaires ». Enfin, en ce qui concerne la gare Saint-Charles elle-même, Agir pour la Métropole souhaite « optimiser les surfaces existantes et redéployer une partie de la desserte sur l’actuelle partie désaffectée de la gare ». Des propositions qui devraient trouver un écho auprès de l’opérateur SNCF Réseau, alors que la concertation se poursuivra sur les territoires concernés par la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur.