La sortie du Métro Sainte-Marguerite Dromel (8e) est en pleine métamorphose : un parking-relais de 600 places sort de terre et les rails de la future extension du tramway T3 sont en train d’être posés sur le boulevard Schlœsing jusqu’au parc du 26e Centenaire. Il faut encore slalomer entre les camions de chantier pour atteindre l’entrée de la bretelle Schlœsing au niveau de la place général Ferrié qui devrait entrer en service le 7 octobre.
Ce 3 octobre, Martine Vassal est sur le pont pour inaugurer le morceau de route sous-terrain long de 785 mètres qui a nécessité trois ans de travaux. La présidente de la Métropole Aix-Marseille déambule aux côtés de deux représentants du maître d’œuvre : Pierre Rimattei et Jérôme Havard, respectivement président et directeur général de la Société marseillaise du Tunnel Prado-Carénage (SMTPC). La société réalise 34 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 13 millions de bénéfices en 2022 et compte parmi ses actionnaires le groupe Eiffage (34,15%) et le groupe Vinci (34,14%).
La prolongation de la concession permet la gratuité du passage
« Cette jonction est gratuite quand on part d’ici et qu’on sort pour aller sur la A50. Mais on peut aussi aller dans le centre-ville, on n’est pas obligé de rentrer et de payer le tunnel », précise Martine Vassal. La SMTPC, concessionnaire du tunnel du Prado-Carénage depuis 1989, a accepté de rendre gratuit la bretelle en échange d’un prolongement de sa concession jusqu’en 2033. « Nous avons financé la totalité du tunnel chiffré à 100 millions d’euros d’investissements en échange de cette prolongation », affirme Jérôme Havard.
Techniquement, la gratuité est permise grâce à un système de reconnaissance des plaques d’immatriculation avec ses capteurs. « Mais comme cet outil représente 2% de marge d’erreur, nous conseillons de commander un badge gratuitement », prévient la Métropole.
Ce projet fait débat depuis 2020 avec la gauche
« Combien de fois ai-je entendu les habitants se plaindre du nombre de voitures et d’embouteillages sur la passerelle. Personne ne regrettera les deux passerelles de Rabatau et Schlœsing qui créaient une pollution abominable », observe Martine Vassal.
Cet ouvrage, dont la construction a commencé en 2020, avait pourtant fait débat entre la droite et la gauche-écologiste pendant la campagne municipale. Les candidates Olivia Fortin et Aicha Sif taxaient ce projet d’être « inutile, coûteux, polluant et destructeur de nature en ville. » D’ailleurs, aucun élu du Printemps Marseillais ne s’est présenté le jour de l’inauguration. « Je regrette l’absence du maire », glisse Martine Vassal.
Martine Vassal annonce les travaux pour prolonger le B.U.S
La présidente en profite pour remettre sur la table un autre projet de transport qui oppose son camp et la gauche : le prolongement du Boulevard Urbain Sud (B.U.S) au delà du métro Sainte-Marguerite. « Je vous annonce que nous allons faire les travaux sur le rond-point [prévu à l’intersection des trois boulevards Urbain Sud, Sainte-Marguerite et La Gaye, Ndlr], annonce Martine Vassal. Je continuerai à me battre pour le BUS qui ira jusqu’au Roy d’Espagne pour terminer vers la mer au Boulevard Urbain Vert. Rien ne m’empêchera de le faire. J’utiliserai tous les moyens possibles et imaginables », soutient l’élue.
Les habitants se plaignent encore des embouteillages face à l’arrêt de la prolongation du B.U.S : « A partir du boulevard Gillibert pour arriver à la Gaye, c’est bloqué tous les jours même le dimanche. La L2 est toujours bouchée et on arrive devant un mur. », explique Richard Prudhon, le président du CIQ Sainte-Marguerite Village. Il s’est déplacé pour demander à Martine Vassal « du concret pour poursuivre les travaux du Boulevard urbain sud. » Un recours a été déposé par la Métropole pour continuer l’extension du B.U.S alors que la Ville avait refusé le tracé proposé par la Métropole et la mairie de secteur.
De son côté la présidente, le martèle : rien ne l’empêchera de poursuivre ses projets. Elle veut s’inscrire dans la lignée des politiques ayant marqué l’histoire de la ville depuis les années 60. « Je serai la présidente, comme certains de mes prédécesseurs Gaston Defferre, Robert Vigouroux et Jean-Claude Gaudin l’ont été, des bâtisseurs. », affirme la présidente déterminée.
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