De nombreux décideurs et personnalités du pourtour méditerranéen se sont réunis à Marseille à l’occasion de la première édition de la « Méditerranée du futur », mardi 21 novembre, démontrant l’engagement de leur pays dans les mises en œuvre des accords de Paris, sur le changement climatique. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche son ambition de devenir leader dans ce domaine.
S’il y avait une formule pour résumer l’événement « La Méditerranée du futur », initié par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce serait celle-ci : réfléchir ensemble à l’avenir de la Méditerranée, espace de fractures mais aussi de rencontres, la clé pour un dialogue des cultures et une paix durable.
C’était précisément l’objet de cette manifestation d’envergure internationale qui a rassemblé à la Villa Méditerranée, mardi 21 novembre, de nombreux décideurs du pourtour de la Méditerranée et personnalités, parmi lesquelles son altesse sérénissime le Prince Albert II de Monaco et Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Autres invités de marque : Ihab Fahmy, ambassadeur et secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée, Hachem Hmidi, secrétaire d’État tunisien auprès du ministère de l’Energie, des mines et des énergies renouvelables, ou encore César Abi Khalil, ministre libanais de l’Énergie et de l’eau, Michel Vauzelle, ancien ministre et ancien président de la Région Paca, Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement et présidente de Cap21, Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie… Il ne s’agit pas d’un énième rassemblement international « parmi tant d’autres, un entre-soi mais un entre-nous pour savoir ce que l’on peut faire pour la Méditerranée et pour bien faire, il faut remporter l’adhésion populaire, sans elle, on ne construit rien », a lancé Renaud Muselier, en introduction de cette première édition.
Pour un événement international, dont l’idée a été lancée il y a seulement trois mois, Renaud Muselier estime que le pari est réussi. Cette première édition de la « Méditerranée du futur » a permis d’impulser une dynamique collaborative et une démarche commune pour relever le défi climatique. « Notre devoir est de réunir les six rives de la Mare Nostrum autour de leur destin commun. Je ne peux pas accepter que d’une rive à l’autre, certains se baignent dans l’eau là où d’autres se noient », a exprimé Renaud Muselier.
Ni partisan de « l’écologie punitive », ni « idéologue » et « Khmer vert », le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a rappelé cette phrase « prémonitoire » de Jacques Chirac prononcée le 2 septembre 2002, à Johannesburg. « Prenons garde que le XIXe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie ». C’est la raison pour laquelle il a décidé de lancer cet événement. « Pour être crédible, il faut être exemplaire. Notre région doit devenir le moteur des accords sur le climat. Je veux faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur un modèle de transition énergétique, de développement des énergies renouvelables, de protection de la biodiversité et des espaces naturels de réduction de la consommation et d’amélioration de la qualité de l’air ».
C’est d’ailleurs dans ce sens que le secrétaire général des Nation-unies, Antonio Gutterres a délivré son message par vidéo, apportant également tout son soutien : « Les Nations-unies et moi-même attachons une grande importance à cette conférence qui doit permettre à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de devenir le leader du développement durable et de la coopération en Méditerranée. Je veux croire que les acteurs de la Méditerranée poursuivront et amplifieront la démarche lancée aujourd’hui ».
Une « Cop d’avance »
Avoir une « Cop d’avance », c’est l’objectif de Renaud Muselier. Il entend porter ce message le 12 décembre prochain à l’Élysée à l’occasion du sommet pour le climat auprès du président de la République. Le 8 décembre fera date avec le lancement du grand plan climat qui rassemble cinq thématiques et cent propositions pour « une région propre, durable et innovante ». Dès 2018, plus de 20% du budget régional y sera consacré et d’ici à 2021, l’effort sera porté à plus de 30% du budget. Avec ce plan climat, la Région Paca devient la première collectivité d’Europe à décliner le pacte mondial pour l’environnement, connu en France sous le nom de plan-bleu.
Dans cette perspective, des actions sont en cours d’élaboration. La Région et le groupe Suez travaillent de concert pour mettre en œuvre un modèle économique de dépollution des fonds marins avec l’objectif zéro plastique en Méditerranée à l’horizon 2030. Autre actions : la création d’un marché intégré Euro-méditerranée de l’électricité en appui du développement à grande échelle des énergies renouvelables… Des initiatives qui recevront le concours de l’Union européenne et de l’Agence française de développement. « Financer des projets concrets, à l’initiative des territoires, c’est le seul moyen de remporter l’adhésion populaire et donc de réussir », affirme Renaud Muselier.
Dans les projets à concrétiser de l’autre côté de la Méditerranée, celui de la rénovation des voûtes d’Alger sur le modèle de la rénovation de celle de la cathédrale de la Major à Marseille. L’Algérie qui n’était d’ailleurs pas représentée à l’occasion de la « Méditerranée du Futur » (voir la vidéo).
Un appel à projets sera également lancé en 2018 pour financer des projets respectueux de l’environnement à hauteur de 2 millions d’euros. « Il existe des politiques importantes, d’autres décisives, mais notre politique environnementale est vitale ». Dès la semaine prochaine, une feuille de route pour le bassin méditerranéen va être élaborée avec le Prince Albert II de Monaco.
Clôture d’1 journée riche en échange. Les bases de la coopération entre les différentes rives de la Méditerranée ont été posées et auront des répercussions positives dans un avenir proche. Aujourd’hui, j’ai espoir en l’héritage que nous allons laisser à nos enfants. #PlanClimat pic.twitter.com/m3IiGXk0vy
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) 21 novembre 2017