Après quatre rendez-vous thématiques, la présidente de la Métropole Aix-Marseille, Martine Vassal, et les élus métropolitains, ont présenté, jeudi 22 juin, au Cepac Silo (2e) de Marseille, leur bilan global de mi-mandat. L’occasion pour l’ex-candidate à la mairie de Marseille de « rendre des comptes à ceux qui (lui) ont fait confiance, et aux autres aussi ».
Martine Vassal et les élus métropolitains de sa majorité réunis au Silo jeudi 22 juin (Crédit MAMP)
Cet évènement exceptionnel représentait aussi pour Martine Vassal, l’opportunité d’esquisser les contours de « la Métropole de demain ». À l’issue de la matinée, un film de quatre minutes présentant une « feuille de route » inédite a d’ailleurs été projeté dans la salle. Si le mandat de la présidente de la Métropole s’achève dans trois ans, en 2026, son nouveau catalogue, bâti sur 35 engagements, s’étend quant à lui jusqu’en 2035.
Parce que notre bilan de mi-mandat c’est aussi un projet d’avenir, je vous partage nos 35 engagements d’ici 2035.
— Martine Vassal (@MartineVassal) June 22, 2023
Merci aux 1600 participants de ce temps fort de mi-mandat, ce matin au Silo. Pari réussi ✅
Merci à celles et ceux qui font vivre @AMPMetropole et ses révolutions. pic.twitter.com/NdRVxREhwh
Trois priorités : logement, mobilité et environnement
La présidente de la Métropole révèle ses « ambitions » et « perspectives » pour le territoire, à horizon 2035. Au menu : logement, mobilité et environnement. Trois thématiques que l’élue qualifie aujourd’hui de « priorités ». Sur le transport, Martine Vassal considère le tramway comme l’une des solutions à développer en priorité à Marseille. Alors pour étendre le réseau actuel, elle annonce le lancement d’études de faisabilité pour quatre projets avant la fin de l’année 2023.
Les différents chantiers envisagés (cf. fin de l’article) impliquent la création de nouvelles lignes, mais aussi la prolongation de circuits existants. La Valentine, Le Redon, la Pointe-Rouge, la corniche Kennedy… les nouveaux projets métropolitains prennent la direction du Sud et de l’Est. La desserte du Nord, pourtant identifiée par l’État comme l’axe de développement prioritaire dans le cadre de « Marseille en Grand », semble passer au second plan.
Le plan de développement a été présenté à Emmanuel Macron lors de sa visite lundi 26 juin à la Busserine (photo à la une).
Plusieurs chantiers sont en cours. Parmi eux, le prolongement vers le Sud du tramway T3. Il reliera, au plus tôt en décembre 2025, la place Castellane (6e), dans le centre-ville, à La Gaye (9e), sur quatre kilomètres, en passant notamment par Cantini, le Rouet, La Capelette, Dromel et Sainte-Marguerite. Dans un second temps, un tronçon d’un kilomètre et demi sera construit vers l’Est pour rallier la Rouvière. Sa mise en service est annoncé par la Métropole en 2029.
La Castellane (15e) desservie en 2029
L’extension du T3 en direction de Capitaine Gèze (15e), une zone déjà desservie par le métro, est espérée en 2025. Le premier rail de ce prolongement d’1,8 kilomètre a d’ailleurs été posé en février dernier. Mais les usagers marseillais devront patienter jusqu’en 2029 – date de livraison estimée de la phase 2 – avant d’accéder à La Castellane (15e) en tramway. Le tracé longera le littoral, et traversera le futur pôle de Saint-André.
Dans les années suivantes, après 2029, la Métropole promet de réaliser une percée du T3 vers le Nord-Est, jusqu’à la la gare de Saint-Antoine (15e). Actuellement en chantier, l’équipement s’apprête en 2023 à devenir un pôle d’échanges multimodal (PEM). Une liaison téléphérique pourrait être créée pour rejoindre l’Hôpital Nord depuis Saint-Antoine, en passant au-dessus de l’autoroute A7. Une première étude pourrait être lancée à la rentrée.
Sur la ligne T2, la Métropole a également engagé des études pour relier la station d’Arenc (2e) et la Belle de Mai (3e) en 2030. Le nouvel équipement aura comme terminus provisoire la place Burel, en prévision d’un prolongement ultérieur vers Saint-Jérôme (13e) ou vers le Merlan (14e). Par ailleurs, une bifurcation est prévue, en phase deux, au croisement de la rue Loubon et du boulevard National. Ainsi, une seconde branche raccordera, à plus long terme, cette ligne à la gare Saint-Charles.
Un milliard pour désenclaver le Nord en priorité
Le groupement d’intérêt public (GIP) transports, créé dans le cadre de « Marseille en Grand », doit permettre à la Métropole d’accélérer la mise en œuvre de son plan de mobilité (PDM). Il met autour de la table l’État, la Métropole, les collectivités partenaires et les représentants des entreprises et usagers.
Ce plan vise en priorité à désenclaver les quartiers Nord de Marseille. Il prévoit un milliard d’euros de financement par l’État, dont 500 millions d’aides directes en faveur de 15 projets de transports en commun, et le solde sous la forme d’avances remboursables.
Des projets en cours dans le centre-ville
Une extension de la ligne T2 depuis la rue de Rome, au niveau de la Préfecture (6e), jusqu’à la place du 4 septembre, dans le quartier des Catalans (7e), est également « sur les rails ». Ce prolongement du tramway en direction de la mer, validé par la Métropole, a toutefois fait couler beaucoup d’encre. Il est encore vivement critiqué par certains habitants, associations locales et élus de secteur qui ne le jugent pas prioritaire. La mise en service de ce tronçon de deux kilomètres est attendue en 2028.
Cap vers les plages, la corniche et les calanques
La Métropole souhaite aussi améliorer à long terme la desserte en tramway du Sud et l’Est de Marseille. Ces quartiers « ont aussi besoin d’être désenclavés », signale Martine Vassal. Avant la fin 2023, l’élue compte lancer les études de faisabilité pour prolonger le circuit T3 – qui aura donc comme terminus la copropriété de la Rouvière à partir de 2029 – vers le Redon et le pôle universitaire de Luminy (9e).
Conformément à ses engagements à horizon 2035, la Métropole s’apprête également à lancer, dans les prochains mois, les études pour une extension vers l’Est de la ligne T1, en direction de La Valentine et de La Barasse (11e). La voie s’interrompt aujourd’hui à la station des Caillols (12e). L’idée derrière ce prolongement étant de desservir en tramway la gare de Saint-Marcel.
Martine Vassal maintient également sa volonté de créer une ligne sur la corniche Kennedy (7e), malgré les réticences de la gauche marseillaise. Un « tramway des plages » est lui aussi dans les tiroirs. Il relierait Rabatau à la Pointe-Rouge (8e), en passant par le Prado et Borély. Là encore, aucune date de livraison n’est renseignée. Mais la présidente de la Métropole rappelle qu’il faut « entre sept et dix ans pour un projet de tramway ».
Document source : 35 engagements d’ici 2035
Liens utiles :
> Le tramway des Catalans face aux critiques
> « Tramway sur la Corniche » : le projet de Martine Vassal fait bondir la gauche
> GIP Transports : « Les projets au Nord financés, le tram des Catalans acté »