Dans cette élection municipale marseillaise de tous les possibles, nombreux étaient ceux qui pensaient au soir du premier tour que la candidate LR Martine Vassal avait dans les secteurs 9-10 et 11-12 des baronnies imprenables. Or, à y regarder de plus près, ce n’est pas forcément si tranché ? Ces secteurs importants, qui envoient respectivement 15 et 13 conseillers municipaux à la mairie centrale, font en effet l’objet de configurations diverses.
Divisée, la droite est finalement en danger dans le secteur 11-12
Dans les 11e et 12e arrondissements, l’affaire semblait entendue au soir du 15 mars. Arrivé largement en tête avec 28,13 % des voix, le tandem LR sortant Julien Ravier – Valérie Boyer pouvait prétendre à une victoire facile lors du second tour. C’était sans compter sur le maintien surprise de la candidature de Robert Assante, candidat DVD tête de liste pour la liste de droite dissidente de Bruno Gilles, arrivé quatrième avec un peu plus de 10 % des suffrages au premier.
Maire du 11-12 entre 2008 et 2014, Robert Assante possède de solides amitiés dans ce secteur qu’il connaît parfaitement. Suffisant pour faire tomber Julien Ravier ? Les jeux promettent d’être serrés, dans une quadrangulaire des plus incertaines. Même si Franck Allisio a fait un gros score pour le RN (23,28 %), se classant deuxième du premier tour, sa réserve de voix paraît trop faible pour l’emporter. En revanche, la gauche unifiée pourrait sérieusement prétendre à la victoire finale.
Officiellement alliées de second tour, les listes de Yannick Ohanessian (Printemps marseillais) et de Jean-Marc Signes (EELV) totalisent un score théorique de voix de 25,28 %. Si l’on y ajoute les 3,57 % de voix obtenues par le candidat DVG François de Cambiaire, la gauche pourrait capitaliser sur 28,85 % des voix au second tour – soit virtuellement plus que le score de Julien Ravier au premier tour.
Reste néanmoins à savoir où iront les voix des candidats centristes Pascal Chamassian (LREM – 7,48 %) et Hervé Manin (Divers centre, 1,46 %), mais également celles des abstentionnistes. Et quel sera l’impact de l’affaire des procurations frauduleuses qui a éclaté en pleine campagne du second tour et qui touche particulièrement l’équipe de la mairie sortante ?
Le 9-10, dernière vraie position forte de Martine Vassal
A l’inverse, la situation paraît plus avantageuse pour la liste de Martine Vassal dans le 9-10. Dans ce secteur tenu par la droite depuis 1995, le maire sortant Lionel Royer-Perreault est arrivé largement en tête du premier tour, raflant 32,4 % des voix. Contrairement à son homologue Julien Ravier, il n’aura pas à affronter la dissidence d’un autre candidat de droite, puisque le score de Nathalie Simon, la candidate DVD de Bruno Gilles, n’est pas suffisant pour son maintien (9,65 %).
Avec une réserve de voix totale de plus de 42 %, Lionel Royer-Perreault semble donc intouchable à l’approche du second tour. En effet, les candidats de la gauche que sont Aïcha Sif (Printemps marseillais, 15,44 %), Hervé Menchon (EELV, 10 %) et Zoé Poncelet (liste DVG de Samia Ghali, 3,73 %), ne totalisent ensemble que 29,17 % des voix, un total virtuellement insuffisant pour prétendre à une victoire au soir du 28 juin.
De son côté, la candidate RN Eléonore Bez, arrivée deuxième du premier tour avec 21,54 % de voix, ne devrait pas faire beaucoup progresser son score, tandis que Sophie Goy (LREM, 7,21 % des suffrages au premier tour), n’a pas donné de consigne de vote. Finalement, la principale inconnue de ce scrutin dans le 5e secteur est l’abstention, extrêmement forte lors du premier tour (69 % des inscrits). Suffisant pour créer une surprise lors du second tour ? Rien n’est moins sûr.
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