Depuis 2014, le constructeur de bateaux suédois Candela s’engage à améliorer la navigation de plaisance en harmonie avec l’environnement. Après avoir développé le Candela C-7 en 2020 et travaillé essentiellement sur des lacs ou des fjords, la marque se réinvente et révèle le Candela C-8, son tout nouveau bateau électrique à foil. Plus long et stable, il est le premier “daycruiser” à offrir une longue portée et une vitesse élevée en même temps.
Le fondateur de Sud Plaisance, Bruno Delahaye travaille avec Candela depuis presque deux ans. À l’occasion du salon nautique de Mandelieu du 28 avril au 1er mai, il annonçait leur partenariat pour la sortie du C-8. Leader de la location de bateaux à moteur, basé depuis 20 ans à Marseille et déployé sur Cannes, Sud Plaisance va permettre au modèle d’être distribué en France depuis la Côte d’Azur. Alors que 100 unités ont déjà été vendues sur les marchés américain et nordique, Candela mise gros sur le marché français où les premiers C-8 seront exposés dans les showroom Sud Plaisance à Cannes, dès septembre prochain.
Innover et améliorer la navigation grâce à la technologie française
Les bateaux à moteurs conventionnels que l’on peut trouver sur les côtes françaises émettent de fortes quantités de CO2. Et pour des modèles longs de 8 à 10 mètres, c’est 15 fois plus de carburant consommé par kilomètre qu’une voiture familiale moyenne. Un constat qui s’explique par le fait que les moteurs marins sont les moteurs à combustion les moins réglementés de la planète. Il rejettent des particules qui ne sont pas filtrées par des dispositifs de contrôle des gaz d’échappement, pourtant obligatoires sur les véhicules terrestres. Avec l’innovation C-8, Candela souhaite faire mieux.
Comparé à une Tesla des mers, le Candela C-8 fonctionne à l’énergie zéro carbone, la plus propre et la plus avancée. Bien que l’entreprise soit d’origine suédoise, la France a pleinement contribué à cette innovation. Bruno Delahaye a travaillé pendant 10 ans chez Dassault systemes avec le logiciel qui a permis de faire la conception complète du bateau.« L’ensemble de la plateforme de développement est réalisé à partir de la 3DExperience platform qui est une technologie française » renseigne l’entrepreneur. Le C-8 utilise des hydrofoils guidés par ordinateur pour voler au-dessus de la surface de l’eau. Grâce aux foils, les coefficients de frottement sont réduits de près de 80% et le bateau gagne en autonomie, le rendant environ 400% plus efficace que les autres bateaux à moteur. À une vitesse moyenne de 20 noeuds, le Candela C-8 n’utilise qu’environ 25 chevaux. Cela permet à sa batterie en lithium de durer plus de 2 heures en croisière, soit une autonomie de 50 milles nautiques et donc le double de tout autre bateau électrique.« La technologie française du foil combinée à une plateforme carbone est aujourd’hui la plus avancée » car elle permet de produire un bateau entièrement carbone.
Populariser une solution électrique encore peu accessible
Alors que le C-8 présente divers avantages en termes d’autonomie et d’environnement, son prix d’achat s’élève à 290 000€ euros hors taxes. Et bien qu’il soit 95% moins coûteux à conduire que les bateaux à moteur conventionnels, cela ne le rend pas accessible à tous. C’est pourquoi, Sud Plaisance possède un département de recherche afin de proposer d’autres solutions à ses clients.
La première consiste à installer un boîtier flexfuel sur les bateaux afin de convertir l’essence en éthanol. Constitué de maïs, de betterave et alors que la France en est le premier producteur européen, l’éthanol permet 72% de rejet carbone en moins qu’un moteur conventionnel. Bien que cette solution ne soit pas zéro carbone, elle reste une alternative pour ceux qui ne peuvent pas passer à l’électrique, aujourd’hui réservé à une élite.
Selon Bruno Delahaye « l’enjeu réside dans le nombre de personnes que l’on va être capable de rapidement convertir à une solution décarbonée“. Un litre d’essence coûte aujourd’hui 2,25€ à la pompe marine, soit 20 à 30% de plus que pour une voiture. Un coût qui va probablement doubler dans les dix années à venir. C’est pourquoi, les productions de masse vont devoir abaisser les prix des bateaux et les technologies vont évoluer. Mais l’entrepreneur est absolument certain que ce type de bateau est la solution. Reste à savoir si on souhaite dès maintenant entrer dans ce marché ou attendre. Alors que le processus d’amélioration des infrastructures portuaires est en cours, il faut commencer à rendre ces bateaux accessibles et les populariser.
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