Depuis Le Puy-Sainte-Réparade, Neuroservice réalise les essais des futurs médicaments pour les maladies neurologiques. « Nous sommes les leaders mondiaux pour les études pré-cliniques des pharmaceutiques sur les neurones », assure à Gomet’ Bruno Buisson, le président-fondateur de la société. Sa société vient de décrocher deux subventions importantes d’un peu plus d’un million d’euros pour développer son activité.
Capter cent fois plus de signaux neuronaux
La Région Sud, via les fonds européens (Feder), lui offre 820 000 euros pour l’achat de nouveaux appareils plus performants et le recrutement de huit nouveaux salariés. « On va passer aux capteurs Semos utilisés par les smartphones pour détecter les signaux électriques des réseaux neuronaux. Cela va nous permettre de récupérer cent fois plus de signaux », explique le patron. Neuroservice enregistre les images de l’activité neuronale face aux traitements expérimentaux. Le financement de la Région lui permet de passer un cap technologique. Grâce à ces innovations, Neuroservice va pouvoir s’intéresser à de nouvelles zones du cerveau, jusqu’ici invisibles : « On atteindra un niveau de détail inédit pour connaître les effets des traitements pour Alzheimer, parkinson, l’épilepsie… ». En plus de ce soutien, l’entreprise est lauréate du programme d’investissement d’avenir (PIA3) à hauteur de 250 000 euros pour le développement d’un algorithme : « Deux ingénieurs seront mobilisés sur le sujet pendant un an », précise Bruno Buisson. Cet algorithme sera développé en partenariat avec les équipes d’IBM à Montpellier.
Une croissance de 25% attendue en 2022
Créée en 2006, Neuroservice a réussi à s’imposer dans le milieu des grandes pharmaceutiques grâce à son savoir-faire issu du milieu académique. Son patron Bruno Buisson, ancien directeur du département pharmacologique chez Trophos, a industrialisé deux technologies utilisant l’électricité pour mesurer les micro-courants parcourant les neurones : Patch-Clamp pour les signaux électriques sur une seule partie du neurone et Multi electrode array offrant une vision macroscopique du réseau neuronal grâce à des circuits imprimés. Cette année, elle va réaliser un chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros et vise les 5 millions en 2022. Les Etats-unis sont son premier marché (70% de l’activité). Elle a d’ailleurs lancé une filiale à San Diego début 2021.
Une alliance Neuroservices pour unir les spécialistes français
L’Europe reste un marché important avec 20% du chiffre et pour mieux l’adresser, Bruno Buisson a créé un consortium de sociétés partenaires spécialisées dans les tests de médicaments sur le cerveau. Au sein de Neuroservices alliance, elle a réuni Anabios (San Diego), E-Phys (Clermont-Ferrand), Key Obs (Orléans), Cilcare (Montpellier) et Optopath, une plateforme de l’Inserm de Bordeaux. La société emploie aujourd’hui 35 personnes sur son site du Puy-Sainte-Reparade et environ huit salariés à l’étranger. « A terme, nous ne nous interdisons pas de prendre des parts dans les sociétés de l’alliance », évoque le dirigeant.
Liens utiles :
> Dhune prépare le lancement d’un fonds d’investissement régional en santé
> Le secteur de la santé en quête de salariés