La 9e édition du salon international de dessin contemporain Paréidolie, organisée par et au château de Servières, en parallèle d’Art-o-Rama, s’est achevée sur un bilan positif. Selon les organisateurs, 3 500 personnes sont venus entre le samedi 27 et le dimanche 28 août, et quasiment toutes les galeries ont vendu. Retour sur ce rendez-vous qui mérite le détour.
Impossible de ne pas voir l’immense noeud celtique de Reeve Schumacher, sur le stand de la galerie Lhoste (Arles). Ce maxi labyrinthe, constitué de deux cordes de 50 mètres, est la concrétisation d’un des mini labyrinthes que l’artiste démarre sur papier millimétré. Juste à côté, la galerie Nadja Vilenne (Liège) associe pour l’occasion quelques travaux de deux talents : Jacques Lizène, artiste autoproclamé “artiste de la médiocrité” et décédé en 2021, et Benjamin Monti. Ce dernier a commencé à dessiner des fanzines dès 14-15 ans ; « vers 2005, précise-t-il, je suis allé plus vers l’art contemporain et plus sérieusement à partir de 2009 ». La plume et l’encre de Chine sont ses outils de prédilection mais également les bouquins chinés dans les brocantes qu’il vide de leurs images pour les remployer dans des collages. Jusqu’à épuisement. Épuisement du stock ou de l’auteur comme ce fût le cas pour sa dernière série Sans titre ; « une appellation typique de l’art contemporain », souligne l’artiste en souriant. De près, on apprécie le jeu de contrastes, entre le noir et le blanc, et l’effet rendu d’un dessin au tampon.
À l’autre bout de Paréidolie, sur le stand de la galerie Eva Vautier (Nice), se côtoient la performance de Charlotte Pringuey Cessac et les dessins de Gérald Panighi.
Ce dernier aime assembler des images plutôt rétro et des phrases qu’il puise au hasard de ses lectures et de ses nuits sur les forums du web, « avec un léger décalage pour ne pas tomber dans la simple illustration », justifie Gérald Panighi. Et de ce décalage nait un paradoxe, entre humour, absurdité et authenticité cruelle qui réjouit le visiteur/lecteur. Quant à Charlotte Pringuey Cessac, elle poursuit son projet Bruit originaire qui rend hommage au geste pictural des hommes préhistoriques selon un protocole simple, « celui de faire entrer le charbon dans le mur, comme un dessin pariétal ».
Si majestueux qu’il soit, le perroquet ne répète que ce qu’on lui dit sur ordre. Est-il plus heureux qu’un petit oiseau siffleur même en cage ? La galerie Rhizome (Alger) présente la nouvelle série de Fares Yessad – Les Fables contemporaines -, réinterprétation graphique des paraboles du chanteur-poète exilé Slimane Azem. La dextérité de l’artiste offre la possibilité d’apprécier son œuvre en l’absence des codes, comme pour ce “Baba ghayou”. Installé récemment en France, sculpteur de formation passé par les Beaux-Arts et le street-art, Fares Yessad compte se consacrer désormais au dessin.
Le dessin est un art qui s’apprécie dans toute sa diversité. Sur les 14 galeries, 13 ont réalisé des ventes. Rendez-vous l’an prochain pour de nouvelles découvertes.
Informations pratiques
Paréidolie, salon international du dessin contemporain
Château de Servières – 11 bd Boisson, Marseille 4e
www.pareidolie.net