Rising Sud, l’agence de développement de la Région Sud, a bien ciblé son programme d’accélération en 2017 en sélectionnant une entreprise discrète, présente sur un métier traditionnel et implantée dans la France profonde : Serpe basée au Thor dans le Vaucluse. C’est est une entreprise familiale créée en 1988 par Paul Rensch. En 2009, elle emploie 35 salariés dans l’aménagement et la restauration de berges, ainsi que l’élagage et l’abattage. Qualifiée E 140 en 1994, elle s’étend à Carcassonne, en 1997 au Paradou, et installe son siège au Thor.
Armand Wiedemann-Goiran est alors consultant chez Estin & C° à Paris, diplômé de l’École nationale supérieure de télécommunication de Paris et titulaire d’un D.E.A. d’économie industrielle de l’Université de Paris Dauphine. « Pendant 10 ans, raconte-t-il à Gomet’, j’ai expliqué à mes clients que la croissance était le nerf de la réussite. L’attrait du Sud, du soleil, l’envie d’entreprendre ont fait que nous avons vendu notre appartement et repris la société Serpe ».
La croissance est au rendez-vous : la société passe de deux agences à 19 sites, de 35 à 380 salariés et de 3 à 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Devenir national, permet de capter une clientèle privée sur tout le territoire : des grandes enseignes de la distribution, la SNCF, Voies navigables de France, ou des autoroutes par exemple.
Mais Armand Wiedemann-Goiran joue surtout la spécialisation, le professionnalisme et la qualité des équipements. Il a choisi l’élagage comme métier phare et devient leader national du secteur en réalisant 18 millions d’euros de chiffres d’affaires sur ce segment. Avec une vingtaine d’agences, Serpe couvre le territoire national avec des manques dans l’Est et le Nord où une ouverture à Lille est prévue en 2021.
Sept opérations de croissance externe réussies
« Grandir, explique Armand Wiedemann-Goiran permet de fidéliser les équipes en leur offrant des perspectives de carrière dans le groupe, de séduire des grands comptes comme Lidl ou Carrefour et d’optimiser les achats de matériels. » Serpe comptabilise en effet 350 cartes grises, un parc matériel d’une valeur à neuf de 12 millions environ, dont sept pelles girafes élagueuses à bras isolés de 20 mètres et investit deux millions d’euros par an.
Serpe est aussi monté en gamme avec des qualifications, mais surtout un bureau d’études, un « pôle études et marketing » basé au siège, avec un ingénieur disponible pour chaque client : 40 spécialisés dans l’élagage et le débroussaillage, la végétation, trois spécialisés dans le traitement des eaux et la valorisation de la biodiversité et des bio-ressources. L’entreprise porte une attention particulière à la sécurité et à la formation des personnels : 9 % de la masse salariale est consacrée à la formation, bien au-delà des obligations légales.