Le programme « Entrepreneur dans la ville » a été officiellement lancé mercredi 12 mars à la Place de l’innovation CIC à Marseille. Il s’agit d’un dispositif porté par l’association Sport dans la ville, association lyonnaise d’insertion par le sport soutenu dans de grandes entreprises. Depuis 20 ans, Sport dans la Ville a permis l’insertion sociale et professionnelle de 6 500 jeunes en participant à leur progression et à leur développement personnel.
Sport dans la ville vient de s’implanter à Marseille et a ouvert en octobre 2019 un terrain de foot à Fraisvallon. Autour de cet équipement, précise Valérie Martin, directrice régionale Sud, « au pied des immeubles, nous développons des programmes d’insertion professionnelle ». Pour Sport dans la ville, la méthode est « d’aller vers eux » plutôt que d’attendre des inscriptions à distance « pour créer le contact et la proximité, afin de faire naître une vraie relation de confiance ».
Co-créé par Sport dans la Ville et EM Lyon Business school, Entrepreneurs dans la Ville accompagne depuis 2007 les jeunes entrepreneurs, issus ou résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville, les QPV. Après avoir implanté ses actions à Lyon et en Ile-de-France, le programme s’ouvre en 2020 à Lille, Saint-Étienne et Marseille.
Marseille Innovation accueille à l’Hôtel Technoptic les formations et Kedge est le partenaire académique. Benjamin Coffin, chargé de mission d‘Entrepreneurs dans la ville, a fait un travail de sourcing considérable pour identifier, sélectionner et convaincre la quinzaine d’entrepreneurs issus des quartiers de la politique de la ville à Marseille et ceci en respectant la parité avec un léger bonus pour les filles.
Les jeunes entrepreneurs commencent un programme d’accélération en deux temps :
- Le Starter, une formation de 4 mois soit 200 heures délivrées à raison de 2 jours par semaine. Objectifs : permettre aux jeunes porteurs de projets de développer leurs fondamentaux entrepreneuriaux, explorer leur marché, challenger leur projet, construire leur business plan et intégrer un collectif d’entrepreneurs.
- L’Incubation elle-même est un parcours d’accompagnement de 20 mois pour accélérer le développement de l’entreprise grâce à un suivi individuel, des ateliers thématiques et un accès gratuit à un espace de travail. Tous les entrepreneurs accompagnés sont invités à intégrer, la Communauté Entrepreneurs dans la Ville.
Il faut travailler pour acheter le mouton et pas pour devenir le mouton !
Djenebou Diaby
Florence Patsouris directrice du programme souligne que depuis 2007, 285 entrepreneurs ont été accompagnés avec 197 entreprises créées. C’est un programme gratuit pour les créateurs grâce à ses partenaires BPI France, la Banque of America et la Fondation SFR. Djenebou Diaby qui a créé un service à domicile d’appui aux personnes âgées, a témoigné de l’intérêt de ce soutien au long cours, qui permet grâce aux « revues de projet » d’élargir la vision et de se donner de l’ambition. « C’est une chance que vous ne trouverez nulle part ailleurs, dit-elle, en s’adressant à la nouvelle génération marseillaise, c’est un réseau de ouf. Chez moi, on dit qu’il faut travailler pour acheter le mouton et pas pour devenir le mouton ! »
Les projets métropolitains retenus par un jury sont très divers, ils vont de l’agence Web à la mode, de la création d’une entreprise de collecte d’objets dormants, au préparateur physique, du référencement Google à une plate-forme collaborative de livraison de colis entre particuliers en passant par les vêtements éthiques.
Philippe Véran, CEO de Biotech Dental, leader de l’implantologie dentaire, le parrain de cette promotion est venu de Salon, saluer l’envie de ces jeunes entrepreneurs et souligner l’importance d’entreprendre dans les quartiers. Aux jeunes entrepreneurs, il a témoigné de son expérience et de la nécessaire ténacité : « ne lâchez jamais rien » a-t-il dit et il les a invités à défricher les codes de l’entreprise : « ces règles sont en fait des espaces de liberté et c’est ce qui fera votre réussite, même si la réussite n’est jamais un fait acquis »