Le capital développement apparaît comme la solution
Le capital investissement intervient tout au long de la vie d’une entreprise, lors de sa création, puis pour son développement et sa transmission. Fin 2019, ce sont 8 000 entreprises françaises qui comptent parmi leurs actionnaires un investisseur professionnel, ces mêmes entreprises ayant des performances supérieures à la moyenne, en termes de croissance, de rentabilité, d’employabilité et de RSE.
Si les bénéfices de la présence d’un fonds d’investissement au capital « par temps calme » sont indéniables, c’est probablement dans la tempête que leur rôle devient encore plus important car les entreprises accompagnées par des fonds professionnels sont plus solides financièrement, plus agiles pour se réinventer, mieux organisées en termes de gouvernance et plus ouvertes aux opportunités.
Face au risque de liquidité et à la nécessité dans le même temps d’investir, le capital investissement apparaît donc comme une solution vitale pour certains pans de l’économie et pour les PME les plus impactées par la crise, car il apporte une ressource de financement stable et des compétences supplémentaires sans créer de dettes nouvelles. Certaines régions sont plus touchées que d’autres, et celles dont les activités sont essentiellement tournées vers le tourisme, le commerce international ou l’aéronautique auront plus de besoins que les autres.
Une nouvelle poche qui pourrait atteindre six milliards d’euros serait levée pour être investie en quasi fonds propres dans plus de 2 000 PME et ETI
Pierre Grand-Dufay
Les chiffres 2019 viennent d’être communiqués par France Invest. Ce sont plus de 20 milliards d’euros qui ont été levés en 2019 et 19,3 milliards investis dans 2 300 entreprises. Pour la Région Sud, ce sont 480 millions d’euros qui ont été investis dans 131 entreprises. Ces chiffres font de 2019 une année record et confirment la bonne santé du capital investissement. Mais l’industrie du capital investissement veut aller plus loin : sous l’impulsion de France Invest qui regroupe les fonds d’investissement actifs en France, une nouvelle poche qui pourrait atteindre six milliards d’euros serait levée pour être investie en quasi fonds propres dans plus de 2 000 PME et ETI, apportant ainsi la solution aux turbulences actuelles et permettant aussi de créer un Mittelsland français plus fort, proche de celui, si envié, de notre voisin outre-Rhin. Ce serait aussi l’occasion de tirer parti de cette crise, qui contient comme les précédentes, des dangers… et des opportunités.
Espérons qu’un tel dispositif, qui serait abondé par les assureurs, les régions, l’Europe, des fonds para-publics et des fonds d’investissement mandatés pour procéder aux investissements, voit le jour et soit effectif d’ici début octobre.
Pierre Grand-Dufay
Président de Tertium
1er juillet 2020
Lien utile :
> [Tribune] Pierre Grand-Dufay : L’intelligence artificielle au service de la lutte contre le coronavirus
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